Un Grec sur trois a déjà donné des « fakelakia », des dessous-de-table, dans les hôpitaux publics. Les sommes vont de 200 euros pour une consultation ophtalmologique à plus de 5 000 euros pour des opérations de chirurgie lourde.
C’est ce que révèle une étude publiée dans le journal grec Ethnos. Cette économie souterraine dans le domaine de la santé (mais qui concerne beaucoup d’autres secteurs d’activité) s’élève chaque année à 1,5 milliard d’euros et représente un manque à gagner pour l’Etat de 500 millions d’euros par an.
Le nouveau gouvernement compte généraliser les systèmes de paiement électronique dans les hôpitaux et les pharmacies pour lutter contre les fraudes et les mauvaises pratiques. Le ministre de la Santé Panagiotis Kouroublis souhaite à cet égard s’inspirer de... la carte Vitale française : « Nous faisons des efforts pour tout informatiser. Nous espérons que d’ici à la fin de 2015 cette nouvelle carte pourra être mise en place ».
Depuis sa prise de fonction, le ministre a découvert un système de santé gangrené par la corruption et les passe-droits. « Des hôpitaux achètent des stents 400 euros d’autres 1 000 euros, certains s’en mettent dans la poche au passage, explique-t-il. Dans certains hôpitaux psychiatriques privés, nous avons découvert deux millions d’excédents de frais d’hospitalisation journalière ! Les établissements gonflaient les prix pour se faire rembourser par la Sécu ». Et d’ajouter, fataliste : « Bien sûr, il y a aussi des pots-de-vin versés par des multinationales américaines et allemandes pour obtenir des contrats avec les hôpitaux ».
Signe que la situation est prise très au sérieux, le ministre de la Santé travaille en collaboration directe avec le ministre anti-corruption Panagiotis Nikoloudis. De nombreux contrôles ont déjà été effectués dans des hôpitaux ou dans la centrale d’achat qui fournit le matériel aux cliniques.
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