Alors qu'en date du 9 novembre 2021, 76,3 % de la population française a reçu au moins une première dose de vaccin contre le Covid-19 et 74,6 % est complètement primovaccinée - d'après les derniers chiffres de la direction générale de la Santé -, Santé publique France (SPF) souligne un « impact important sur l’épidémie, notamment pour les personnes éligibles en priorité », dans son dernier « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH).
Démarrée le 27 décembre 2020, la campagne vaccinale a d’abord ciblé les personnes les plus susceptibles de développer des formes graves, les individus vulnérables, ainsi que les professionnels de santé, avant d’être élargie progressivement à l’ensemble de la population de plus de 12 ans. Début septembre, 78 % des vaccins administrés pour la première dose étaient des vaccins de Pfizer/BioNTech, 11 % des Moderna, 9 % des AstraZeneca et 2 % des Janssen.
Malgré l’accélération observée après les annonces gouvernementales sur l’introduction du pass sanitaire, le niveau de vaccination en France reste inférieur à celui d’autres pays européens tels que le Portugal (88 et 87 %) ou l’Espagne (81 et 80 %), mais est supérieur à ceux de la Belgique (74 et 73 %), du Royaume-Uni (72 et 67 %), des États-Unis (65 et 56 %) ou de l’Allemagne (68 et 65 %).
Des taux de couverture variables selon les départements
Surtout, les couvertures vaccinales varient selon les départements. De plus faibles couvertures vaccinales sont ainsi observées dans le quart sud-est de la métropole, et notamment en Haute-Corse (61 et 59 %), dans les Bouches-du-Rhône (67 et 65 %) et les Alpes-de-Haute-Provence (67 et 65 %). Le constat est encore plus marqué en Guyane (20 et 18 %), à Mayotte (23 et 20 %), en Guadeloupe (31 et 28 %), en Martinique (32 et 29 %) et à la Réunion (56 et 54 %).
Ces départements moins vaccinés connaissent également des couvertures plus faibles contre d’autres maladies, comme la rougeole, la grippe, le papillomavirus ou les infections invasives à méningocoque C.
Le niveau de vaccination apparaît également faible en Seine-Saint-Denis (62 et 60 %). « Ces résultats sont cohérents avec ceux de l’enquête Coviprev, montrant une adhésion vaccinale inférieure pour les personnes appartenant aux catégories socioprofessionnelles peu élevées (CSP-) et en situation financière difficile », est-il souligné.
Par ailleurs, les couvertures vaccinales augmentent avec l’âge. « Les dynamiques des couvertures vaccinales par tranches d’âge ont suivi l’évolution des critères d’éligibilité à la vaccination ainsi que les annonces et mesures organisationnelles », est-il relevé. L’annonce en juillet de la mise en place du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale chez les soignants « a conduit à des augmentations importantes de couvertures vaccinales », lit-on encore.
Chez les soignants, si l’annonce de l’obligation vaccinale a accéléré la vaccination, des disparités départementales mais aussi selon les catégories professionnelles et le lieu d’exercice sont constatées. Comme en population générale, ce sont les professionnels du quart sud-est de la métropole et des DOM qui sont les moins vaccinés.
En termes de catégories professionnelles, les couvertures sont plus élevées pour les médecins et les pharmaciens que chez les aides-soignants. Et les soignants libéraux « se sont fait vacciner plus précocement et de façon plus importante que les professionnels exerçant en Ehpad, USLD et en établissements de santé », précise le « BEH ».
Une réduction sensible des cas, des hospitalisations et des décès
L’étude de SPF s’attache par ailleurs à évaluer l’impact de la vaccination sur l’épidémie. « Dès la 3e vague épidémique (mars à mai 2021), les nombres hebdomadaires de cas et de décès ont pu être réduits de près de 90 % pour les résidents en Ehpad », par rapport à la 2e vague. Et, chez les 75 ans et plus, le nombre hebdomadaire d’hospitalisations a chuté de 30 %.
Lors de la 4e vague (de mi-juillet à mi-octobre 2021), l’impact est encore plus marqué : les cas et décès hebdomadaires ont été réduits, toujours par rapport à la 2e vague, de 94 % et 96 % pour les résidents en Ehpad et de 80 % pour les 75 ans et plus. Les hospitalisations ont aussi chuté de 68 % et les décès de 54 % chez les 50 à 64 ans et les hospitalisations de 24 % chez les 18 à 49 ans. Ces résultats soulignent « l’efficacité de la stratégie d’introduction rapide de la vaccination Covid-19 en ciblant en priorité les personnes les plus à risque », est-il indiqué.
L’efficacité apparaît néanmoins légèrement inférieure face aux variants Alpha et Delta. Un schéma vaccinal complet offre ainsi une protection contre les formes symptomatiques de 88 % face à la souche d’origine et de l’ordre de 85 % face à Alpha. Contre le variant Delta, si plusieurs études rapportent une efficacité du vaccin Pfizer/BioNTech « plus limitée contre les formes symptomatiques (40 à 70 %), l’efficacité contre les hospitalisations (88 %) et contre les formes sévères (91 %) reste très élevée », est-il noté.
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