En interpellant les candidats à l’élection présidentielle, c’est la voix de tous les malades chroniques que la Fédération française des diabétiques (FFD) porte. L’association représentant 4 millions de diabétiques s’adresse aux candidats avec une campagne baptisée « Diabète 2027 : penser la médecine de demain » pour « placer le diabète au cœur des débats » et faire en sorte que « ce nouveau quinquennat soit une opportunité pour une meilleure prise en charge du diabète et pour l’amélioration des conditions de vie des personnes vivant avec une maladie chronique », explique-t-elle dans un communiqué.
Un « véritable changement de modèle dans l’accompagnement des malades » est indispensable, insiste, auprès du « Quotidien », le Dr Jean-François Thébaut, cardiologue et vice-président de la FFD. La période électorale (présidentielle suivie des législatives) est une « occasion de faire avancer nos propositions », auprès des équipes de la campagne présidentielle, mais également auprès des futurs députés. « La loi sur les métiers interdits était une initiative parlementaire ! », rappelle-t-il. Réclamée par les patients diabétiques, « elle a bénéficié aux patients atteints d’autres pathologies ». De même, « la prévention primaire du diabète a des répercussions sur la prévention d’autres maladies chroniques, comme l’obésité », ajoute le cardiologue.
Cette fois, en plaidant en faveur un Plan pluriannuel sur le diabète, la FFD pointe la nécessité d’une approche dans la durée, tirant les enseignements de la crise sanitaire. « La crise nous a rappelé deux leçons : la vulnérabilité des patients chroniques, avec notamment 30 % des patients décédés du Covid-19 qui étaient diabétiques, et l’importance des déterminants sociaux et en particulier des indices de pauvreté. Les données de l’Assurance-maladie montrent un taux de diabète corrélé au niveau de pauvreté des communes et a contrario, un taux de vaccination inversement proportionnel à l’indice de pauvreté », souligne le Dr Thébaut.
Six engagements en faveur de la santé
La FFD propose ainsi aux candidats une charte autour de six engagements : renforcer encore la démocratie sanitaire, faire de la prévention la clé de voûte du système de santé, aller vers le remboursement des programmes d’accompagnement (hygiéno-diététique, activité physique adaptée, psychologique), faciliter l’accès au numérique en santé, impliquer les patients dans la recherche et l’évaluation des innovations et s’attaquer aux discriminations sociales, notamment dans l’emploi.
L’ambition est d’orienter le système de soins vers « une médecine humaniste et personnalisée, plutôt que technique, autour des trois enjeux que sont la citoyenneté, la prévention et l’innovation », explique le Dr Thébaut. Il envisage notamment une loi « Kouchner 2 » allant « d’une démocratie représentative vers une démocratie participative ». À cet égard, le diabète est une pathologie exemplaire, estime-t-il, avec « des recommandations, sur la télésurveillance par exemple, élaborées en collaboration entre sociétés savantes et usagers ».
Les enjeux de santé doivent par ailleurs « engager l’intégralité de la société, de l’aménagement du territoire à l’agriculture, en passant bien sûr par l’Éducation nationale et la recherche. Une approche interministérielle est indispensable », poursuit-il, citant en particulier la prévention.
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