Conjuguer voyage et handicap moteur

Quatre adolescents affrontent l’Himalaya

Publié le 28/03/2012
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Crédit photo : DR

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PERMETTRE l’émancipation de quatre adolescents handicapés moteurs, c’est la finalité du projet « Le chemin des yaks ». Ces quatre jeunes vont partir au Népal pour un voyage de trois semaines, afin de participer à un trek dans l’Himalaya. À l’origine de ce projet on trouve Pascal Duboc, médecin anesthésiste de 56 ans, amoureux du Népal. Il a vécu cinq ans dans le pays et parle couramment la langue. Il faisait partie de l’Aide médicale et sanitaire (AMS), une association qui avait pour but de développer des soins de santé primaires dans une vallée de l’Himalaya. « J’ai un enfant handicapé qui s’appelle Tom, et je l’ai déjà emmené au Népal. Je me suis dit que c’était idiot de connaître le handicap et le pays et de ne pas combiner les deux », explique-t-il. Tom, Alexandre, François et Amir vont partir le 9 avril. C’est une bande de copains qui fait partie de la même école, l’établissement Saint Jean de Dieu (Paris), et du même groupe pédagogique. « Ce sont les enfants qui se sont choisis entre eux », lance l’instigateur de ce voyage.

Un partenariat a été créé avec une structure Népalaise qui s’occupe également d’enfants handicapés. L’objectif est de récupérer du matériel en France et de l’amener au Népal. « Il est de très mauvaise qualité là-bas », reprend le praticien. « Et nous souhaitons aussi leur apporter un savoir-faire pédagogique. »

Ce périple doit être l’occasion pour ces jeunes, qui n’ont pas beaucoup l’occasion de voyager, de découvrir et de s’ouvrir à une autre culture, mais aussi de progresser. « Nous allons pouvoir évaluer le retentissement fonctionnel. Quand on est bien on fait des progrès physiques. On ne peut pas dissocier la tête du reste », lance Pascal Duboc.

Ouverture d’esprit.

Il n’a pas été simple pour le médecin de convaincre l’école et les autorités d’organiser ce voyage. « L’idée est de pouvoir en organiser plusieurs », précise-t-il. « On souhaiterait pouvoir faire un trek chaque année et ramener des enfants Népalais handicapés moteurs en France. » Une vingtaine de personnes va accompagner les quatre jeunes. Parmi eux trois médecins, trois infirmières et une aide soignante. « L’un des médecins est professeur de yoga.J’ai connu certains accompagnateurs au Népal et d’autres en France », reprend Pascal Duboc.

Il a fallu deux ans pour mettre en place cette expédition. Les préparatifs sont à présent terminés et le budget est bouclé. Un voyage qui revient à 25 000 euros, les accompagnateurs se finançant eux-mêmes.

Pascal Duboc connaît le trek, il l’a déjà fait plusieurs fois. « Ce n’est pas un exploit sportif », insiste-t-il. « Ce qui est important c’est le côté éclate et ouverture d’esprit. C’est avant tout un temps de repos, de réflexion et de méditation pour ces enfants et pour les gens qui les accompagnent. »

CÉCILE RABEUX

Source : Le Quotidien du Médecin: 9106