BEAUCOUP DE revues ont débuté leur mutation en introduisant de plus en plus la formule électronique. « "Les Archives de Pédiatrie" n’échappent pas à la règle : la courbe de nos abonnés au support papier est déclinante alors que la courbe de nos téléchargements sur Internet est ascendante. Faire abonner nos internes et nos jeunes chefs de clinique à la revue est également plus compliqué que de les inciter à se connecter sur les versions électroniques des articles, s’en amuse le Pr Sarles. Malgré tout, pour ce qui est des "Archives de Pédiatrie", notre cas reste un peu particulier puisque notre lectorat est à la fois national et international. Or comme nos lecteurs africains n’ont pas toujours accès à Internet, il est important que nous continuions à paraître sur papier, au moins pour eux ».
Internet ne remet pas en question la littérature médicale.
En ligne ou sur papier, la littérature médicale reste un promoteur de progrès qui fait valider les connaissances et joue le rôle de formation médicale continue. Ainsi, le glissement probable de la forme papier vers la forme électronique n’est pas un problème en soi. « Consulter des articles médicaux en ligne, pour répondre à une question pointue posée en staff par exemple, est devenu pratiquement un réflexe chez nos internes, souligne le Pr Sarles. En revanche, il n’est pas dit que littérature médicale en langue française soit encore longtemps viable et, d’ailleurs, toutes les revues francophones se posent la question. Aux "Archives de Pédiatrie", la décision a d’ailleurs été prise, il y a un an, d’accepter les articles en anglais (même s’ils restent pour l’instant très minoritaires), ce qui m’a valu d’écrire un éditorial à cette occasion, pour expliquer cette décision ».
Par ailleurs, Internet ouvre la voie aux iconographies. Autant on est limité en termes de place et d’illustrations sur papier, autant il est facile de mettre un grand nombre d’iconographies, voire des vidéos en ligne. C’est donc un avantage non négligeable. « Je ne sais pas si Internet va complètement supplanter le support papier, mais après tout, peu importe. En effet, l’essentiel est que l’on puisse continuer à faire passer des messages, de la connaissance et de l’information de qualité, quel qu’en soit le vecteur. Le papier reste nécessaire tant qu’il y aura des gens qui n’auront pas d’autre moyen d’accéder à cette connaissance, mais je ne suis pas certain qu’il y en ait encore dans cette situation pendant très longtemps. Ce n’est sans doute qu’une question d’années ! », conclut le Pr Sarles.
D’après un entretien avec le Pr Jacques Sarles, rédacteur en chef des « Archives de Pédiatrie », pédiatre à l’hôpital de la Timone, Marseille.
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