Droit des étrangers gravement malades, accès aux soins des prostitué(e)s, impact des politiques relatives aux drogues sur la réduction des risques infectieux, tous ces sujets ont fait récemment l’objet d’un avis du Conseil national du sida. Les mesures ou propositions actuelles vont à l’encontre des recommandations de l’institution présidé par le Pr Willy Rozenbaum, qui, certes, n’a qu’un rôle consultatif mais dont la mission est de donner un avis en particulier sur tout ce qui concerne le sida et la société.
À quoi sert le CNS dans le contexte actuel ? À cette question provocatrice, le Pr Rozenbaum répond : « À propos du droit au séjour pour soins, il y a une unanimité complète, du corps médical, des associations et de certaines institutions. Que peut une institution comme le CNS par rapport à une volonté manifestement idéologique ? » Pourtant, assure-t-il, « le CNS est constitué de représentants de la société civile. Nos avis sont le reflet d’institutions différentes, de personnalités aux opinions diverses, politiques ou religieuses. La plupart des avis sont adoptés à l’unanimité. »
Le président du CNS refuse de parler d’échec. « Les avis se fondent sur des faits et des analyses les plus objectifs possibles. Je crois que sur un certain nombre de préjugés ou de dogmes, nous avons fait avancer les choses. Mais le seul pouvoir que nous ayons est un pouvoir d’influence. C’est aux acteurs de la société de s’approprier nos conclusions et éventuellement de porter les idées que nous essayons de défendre », explique-t-il. Il aura fallu quatre ans pour que l’avis du CNS (2006) sur le dépistage du sida ait un impact réel sur les politiques publiques. Alors tout reste possible : « Depuis longtemps, je sais qu’il ne suffit pas d’avoir raison et surtout d’avoir raison trop tôt. L’expérience m’a appris qu’une vérité qui n’est pas partagée n’a aucun intérêt. Si je ne réussis pas à faire qu’elle le soit, je suis aussi un peu responsable, car derrière tout cela, il y a la souffrance des individus et des morts illégitimes. »
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