LES DIVERGENCES entre l’Allemagne et ses principaux partenaires européens n’ont guère été réduites au cours des sommets précédents, pas plus que lors de la visite de François Hollande à Berlin le 15 mai dernier. Il va donc falloir beaucoup d’imagination pour envisager des solutions qui ne soient pas d’emblée rejetées par les uns ou par les autres et parvenir à un plan d’action susceptible de ramener le calme en Europe. La lenteur des discussions au sein de l’UE ou de la zone euro est en outre incompatible avec la gravité de la situation. D’une part, le plan d’aide à la Grèce, adopté après des sommets à répétition et qui contient une anulation d’une partie de la dette grecque au détriment des détenteurs des créances d’Athènes, doit être révisé en fonction des élections qui ont lieu bientôt dans ce pays. La majorité issue de cette consultation, la seconde en moins de deux mois, peut opter soit la sortie de l’euro et la dévaluation, soit pour le maintien de la monnaie unique et donc de nouveaux sacrifices. D’autre part, les négociateurs attendent aussi le résultat des élections générales en France, même s’ils tablent sur une majorité présidentielle.
Une offre refusée.
Le cas de l’Espagne accroît l’inquiétude des Européens. Non seulement parce que la dette des banques oblige l’État espagnol à nationaliser en partie les établissements, c’est-à-dire en transformant une dette privée en dette publique, mais parce que le Premier ministre, Mariano Rajoy, refuse pour l’instant de demander une aide que l’Europe, pourtant, lui offre. Bruxelles ne voit pas en effet comment l’Espagne peut résoudre son problème par ses seuls moyens.
Le tableau général est sinistre. Les perspectives de croissance sont à peu près nulles. Le chemin vers l’équilibre budgétaire est hérissé de barrières sociales. Un rapport réalisé par les fonctionnaires du ministère de l’Économie à la demande du gouvernement français précédent réclame une baisse de 5 milliards par an de la dépense publique. Or, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault compte davantage sur une augmentation de la pression fiscale que sur une diminution de la dépense. En Italie, où le président du Conseil, Mario Monti, est considéré comme très efficace, les taux d’intérêt remontent, ce qui rend plus coûteux les emprunts que doit faire le gouvernement italien pour refinancer sa dette.
L’ALLEMAGNE N’A PAS INTERET A LAISSDER SE DEGRADER SON ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
La crise a contaminé les États-Unis qui, après une embellie de plusieurs mois, font maintenant une rechute capable d’obérer les chances du président Obama aux élections de nomvembre prochain. Le scandale de la banque JP Morgan, qui a perdu 2 milliards de dollars dans une opération de spéculation, et la contre-performance de Facebook, dont la cotation a baissé de près de 30 % à la suite du lancement de la société en bourse, a douché l’enthousiasme excessif qui accompagne en général la vente par actions d’un titre prestigieux. C’est même un tournant : les marchés ne croient plus à la croissance exponentielle des compagnies « hi-tech ».
Dans l’adversité financière, François Hollande bénéficie d’un atout : en exigeant un texte européen sur la croissance, il a reçu l’approbation des Américains et de plusieurs chefs de gouvernement de la zone euro. Cependant, son projet n’est que théorique puisque la croissance dépend d’un crédit plus facile, d’un regain du commerce mondial et d’une hausse des investissements. On peut seulement souhaiter la croissance. Et on ne saurait perdre du temps au sujet de la Grèce dont le dossier est, probablement le plus urgent. On dit couramment qu’une sortie de la Grèce de l’euro coûterait plus cher aux partenaires européens que son maintien. Le pouvoir grec issu des urnes sera bien placé pour obtenir une réduction des sacrifices que les Grecs doivent faire et, simultanément, le renflouement de ses caisses.
L’Allemagne n’a aucune raison d’adopter les eurobonds, dont la création créerait un taux unique pour tous les emprunts européens, moins élevés pour les pays plus fragiles mais plus élevés pour elle. Toutefois, sa bonne santé économique et financière à plus long terme dépend d’un environnement sain, avec des économies capables d’exporter et d’importer. Elle n’a aucun intérêt à s’isoler indéfiniment dans un océan de malheurs.
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