« LE MONDE » estime que les challengers reviennent sur le devant de la scène et peuvent réanimer une campagne dure mais ennuyeuse. Tout à coup, on imagine des scenarii incroyables : M. Mélenchon réduit l’avance de M. Hollande et, s’il ne passe pas devant lui, le contraindra à « gauchiser » son discours ; M. Sarkozy ayant fait la preuve qu’il n’est pas le bon candidat de la droite, serait disqualifié au premier tour et permettrait à M. Bayrou non seulement de se qualifier mais, en rassemblant toute la droite, de battre M. Hollande au second tour. N’en déplaise aux « petits » candidats, une hirondelle ne fait pas le printemps : le frémissement constaté dans les enquêtes d’opinion ne suffit pas à changer la donne qui demeure la suivante : MM. Hollande et Sarkozy sont qualifiés pour le second tour et le candidat de la gauche bat largement celui de la droite.
On constate que, en dépit des multiples propositions annoncées par les deux candidats dits principaux, l’électorat semble sourd à ce qu’ils disent et se passionne, dans le spectacle de la campagne, pour le jeu des acteurs plus que pour le texte de la pièce. Si ce n’était pas vrai, on observerait des courbes en dents de scie dans les sondages. M. Sarkozy a-t-il convaincu qui que ce soit avec son projet de surtaxer les grandes sociétés ? Non. M. Hollande a-t-il fait un bond dans les intentions de vote après avoir annoncé qu’il taxerait à 75 % la tranche supérieure à un million d’euros par an ? Pas davantage. De la même manière, M. Bayrou tire une intense satisfaction du ralliement de 18 sénateurs centristes à sa cause. Mais entraînent-ils dans leur sillage une fraction importante de l’électorat ? Rien n’est moins sûr.
Sur le papier, M. Sarkozy a déjà perdu. Le problème, pour lui, ce n’est pas qu’il est, au premier tour, à deux points derrière M. Hollande. C’est qu’il est derrière lui depuis des mois et que ni son entrée en campagne, ni ses brillantes prestations à la télévision, ni le foisonnement de ses propositions nouvelles ne semblent le porter vers le magique « croisement des courbes » qu’il appelle en vain de ses vœux. Or le temps presse. Nous ne sommes plus en 2011. Le premier tour a lieu dans 43 jours. C’est un délai bien court pour changer un destin. Le camp Sarkozy en est donc à espérer qu’une crise, nationale, européenne ou internationale remette en selle son candidat, le plus expérimenté, et qui a déjà eu l’occasion de montrer qu’il sait gérer les ruptures historiques les plus brutales. Faut-il une vive et durable douleur collective pour que triomphe M. Sarkozy ? Personne, parmi les siens, n’oserait l’avouer à voix haute.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité