Les efforts pour améliorer le repérage des troubles du spectre autistique (TSA) et leur prise en charge précoce ont été freinés par la crise liée au Covid-19, mais il n'y a « pas eu de temps d'arrêt », a assuré la secrétaire d'État chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel, ce 22 septembre, à l'occasion d'un bilan à mi-parcours de la stratégie sur les troubles du neurodéveloppement (TND) lancée en 2018.
La ministre a notamment fait état d'une étude d'impact réalisée par l'institut Ipsos, auprès de 14 191 personnes, dont 11 286 parents et 2 905 enfants ou adultes atteints d'un TND. Parmi eux, environ 40 % sont concernés par l'autisme et 60 % par d'autres TND, comme un déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), un trouble du développement intellectuel (TDI) ou un trouble « dys ».
Meilleure scolarisation
« On note une amélioration indéniable : les familles disent être mieux soutenues, mieux informées », a résumé Sophie Cluzel.
La comparaison avec la première étude du même genre, menée l'an dernier, montre en effet une amélioration de plusieurs indicateurs. À en croire les déclarations des répondants, quelque 67 % des enfants autistes sont ainsi désormais scolarisés à temps plein, contre 61 % l'an dernier, et 65 % des parents déclarent que les professionnels tiennent compte des particularités de leur enfant (+9 points).
Les parents sont également un peu plus nombreux à dire qu'ils ont pu continuer à travailler malgré le handicap de leur enfant, même si près d'un tiers des parents a dû renoncer à tout emploi, et près des deux tiers ne travaillent qu'à temps partiel.
Vers une centaine de plateformes d'ici au printemps 2022
Malgré les difficultés engendrées par la crise sanitaire, « aucun résultat ne s'est effondré », s'est félicité la déléguée interministérielle chargée de la stratégie pour l'autisme, Claire Compagnon.
Pour accélérer le repérage des troubles et donc le début de la prise en charge - l'âge moyen du diagnostic est de 7,1 ans, selon les déclarations des répondants au questionnaire -, le gouvernement mise sur des « plateformes de coordination et d'orientation précoces ». À ce jour, 70 ont été créées, mais l'objectif reste d'atteindre une centaine d'ici au printemps prochain, selon Claire Compagnon.
Pour les cas les plus sévères, le gouvernement entend ouvrir une quarantaine d'« unités résidentielles » qui accueilleront six résidents chacune. Jusqu'à présent, ces personnes présentant des « profils très complexes » étaient traitées le plus souvent en hôpital psychiatrique. Pourtant, « l'hôpital n'est pas un lieu de vie », a reconnu Sophie Cluzel.
Avec AFP
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