BACHAR AL-ASSAD n’a pas hésité à faire assassiner 13 000 de ses concitoyens pour rester au pouvoir. Il se conduit comme si, pour rester en place, il les fera tuer jusqu’au dernier. Il faut bien comprendre ce qui est en train de se produire dans ce pays, dont les habitants n’ont plus que le choix entre la mort et la mort. S’ils échappent aux bombardements de l’armée, ils sont pourchassés et massacrés jusqu’au dernier, enfants compris. Des exécutions sommaires et collectives ont lieu tous les jours. Un blessé amené à l’hôpital sera achevé. Un médecin qui soigne sera éliminé. Bachar dit qu’il est victime du terrorisme. En réalité, il a largement remplacé Ben Laden dans la hiérarchie des monstres qui sévissent sur la planète.
Le précédent libyen.
Le carnage de Houla, qui s’ajoute à tant d’autres, a provoqué un sursaut dans la communauté des démocraties qui ont presque toutes expulsé les ambassadeurs syriens. M. Fabius traite Bachar d’assassin. François Hollande semble envisager une intervention militaire dans un cadre juridique sûr. Les politologues soulignent cependant que les conditions légales ne sont pas réunies pour attaquer la Syrie ; que les conséquences d’un assaut seraient désastreuses, « comme en Libye » ; que des pays du Golfe acheminent déjà des armes aux Syriens soulevés. À l’émotion que soulèvent les atrocités, ils répondent presque tous par des analyses qui vont simplement dans le sens de leur confort intellectuel et mettent entre parenthèses l’incroyable souffrance des Syriens.
On ne voit pas comment une intervention pourrait aboutir à des résultats plus graves que la suppression d’un peuple. On ne voit pas que le chaos institutionnel en Libye soit pire que la destruction totale de Benghazi et la mort violente de ses habitants envisagées par Kadhafi. On ne voit pas comment l’urgence de mettre un terme au massacre est compatible avec le délai qu’entraînent ces conversations subtiles, qui ne font que prolonger le supplice d’un peuple. Il y a un moment où la tergiversation touche au déshonneur.
Si destructeur qu’il soit, Bachar Al-Assad n’est rien. Il n’est que le dictateur protégé par les Russes, qui défendent leurs intérêts en Syrie en rejetant, grâce à leur droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU, toute résolution recommandant une expédition internationale. Jamais les démocraties n’ont fait preuve d’autant de prudence, peut-être même de complaisance, avec un potentat sanguinaire et avec le rejeton de l’obscurantisme soviétique. Jamais le légalisme onusien n’aura semblé aussi inapproprié. Jamais la diplomatie mondiale n’aura été aussi éloignée des plus simples et plus naturelles pulsions du cœur. Chacun des spécialistes de la procrastination que sont les diplomates et les politologues devrait se regarder dans la glace et prendre conscience du fait que, en réalité, nous n’avons pas le choix.
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