Tiers payant : la FMF va tester l’efficacité des complémentaires santé

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Publié le 03/06/2015

Échaudée par la disposition du projet de loi de santé instituant le tiers payant généralisé contre l’avis des médecins libéraux, la FMF sort l’artillerie lourde et prépare une campagne de testing des mutuelles, assurances et institutions de prévoyance. Le syndicat du Dr Jean-Paul Hamon va envoyer aux professionnels de santé qui pratiquent déjà le tiers payant (biologistes, radiologues, infirmiers, etc.) un questionnaire d’analyse factuelle des difficultés rencontrées, et des délais de remboursement des facturations émises.

Le syndicat leur demandera de noter sur une échelle de 1 à 100 les performances des organismes avec lesquels ils travaillent régulièrement, en fonction de leurs délais de paiement, et de la réalité de ce paiement.

TMC : testing des mutuelles et complémentaires

« Nous allons capter l’appréciation de ces professionnels de santé », résume le Dr Dominique Dupagne, de la FMF. Le syndicat rendra publics les scores obtenus par les différents organismes, et incitera ses adhérents « à refuser le tiers payant pour les patients affiliés aux organismes ayant obtenu les scores les plus médiocres », prévient Jean-Paul Hamon. Le dispositif s’appellera TMC, comme testing des mutuelles et complémentaires.

« Ça ne signifie pas du tout qu’on accepte l’idée du tiers payant, précise le patron de la FMF, mais nous organisons la riposte ». Il rappelle qu’à La Réunion, où il s’est rendu le mois dernier, le tiers payant est mis en place depuis dix ans. « Il n’existe que 11 organismes complémentaires sur cette île, assure-t-il, mais les professionnels de santé ont tout de même en moyenne 15 % d’impayés. Imaginez ce qui nous attend en métropole avec plus de 600 organismes complémentaires. »

La promesse de Marisol Touraine selon laquelle l’Assurance-maladie sera l’interlocuteur unique des médecins pour le tiers payant le laisse marbre. « Demain, on rase gratis, on nous a déjà fait le coup », prévient-il. Dominique Dupagne enchérit : « Nous savons d’expérience que l’interlocuteur unique, ça ne marchera pas. »

H.S.R.

Source : lequotidiendumedecin.fr