Près de trois quarts des médecins et pharmaciens biologistes adhérents du Syndicat des biologistes (SDB) estiment que le processus d'accréditation engendre une charge de travail « très lourde » ou « insupportable ». C'est ce que révèle une enquête* menée par le syndicat, qui confirme le sentiment de fort rejet au sein de la profession de ce dispositif obligatoire depuis 2013, qui repose sur des normes européennes harmonisées.
En janvier dernier, un autre sondage publié par le Syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM) et la Fédération nationale des syndicats d’internes en pharmacie et en biologie médicale (FNSIP-BM) faisait ressortir la sensation d'une accréditation « à marche forcée ».
Délais trop courts
79 % des biologistes interrogés par le SDB font valoir que le nombre de documents à fournir pour les visites de suivi et d'extension réalisées par le Cofrac – l'organisme en charge de cette accréditation – est « trop », voire « beaucoup trop » important.
De plus, l'organisation des évaluations avec le Cofrac s'avère parfois compliquée. Près de 74 % des répondants estiment que les délais de réponse sont trop courts. La date de communication des visites d'évaluation est trop tardive pour 60 % d'entre eux.
67 % des biologistes jugent en revanche que les rapports sont « neutres ou constructifs » avec les évaluateurs eux-mêmes. Et 59 % relèvent des échanges entre leur laboratoire et le responsable de l'accréditation « réguliers et plutôt satisfaisants ».
Normes redondantes
Le peu d'intérêt de cette accréditation sur la qualité des soins est constaté par les médecins et les pharmaciens sondés. Ils sont 59 % à penser que la visite des évaluateurs « n'a aucun impact sur la qualité des prestations du laboratoire ». Les trois quarts affirment que les écarts signalés n'apportent rien aux soins, et près d'un tiers pense même qu'ils sont « contre-productifs » pour la qualité des soins. C’est à nouveau la lourdeur administrative qui ressort lorsque les biologistes sont interrogés sur les normes et règles dont ils dépendent. Ces dernières sont jugées « trop lourdes » administrativement, avec des procédures « redondantes » ou encore « des formations internes qui doublonnent les habilitations ». Surtout, les praticiens font ressortir « un formalisme qui éloigne du patient ».
Certains biologistes réclament un allégement de la norme (notamment sur la métrologie, soit la mesure des échantillons) et un arrêt des « mauvaises ou surinterprétations » des auditeurs du Cofrac.
* Enquête réalisée fin septembre et début octobre 2017 auprès de 1 250 adhérents.
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