Certes, le nouveau président a infléchi ses positions dans quelques domaines : il ne démantèlera pas l'Affordable Healthcare Act, mais s'efforcera d'en réformer une partie, notamment les dipositions qui fonctionnent mal. On a noté aussi chez lui le désir d'apporter son aide immédiatement aux salariés licenciés à cause des délocalisations. Il est intervenu quand l'entreprise Carrier, spécialisée dans les climatiseurs, a décidé de partir pour le Mexique. Il s'est conduit en médiateur. Il a fait pression sur la direction, obtenu un investissement public important et a pu ainsi maintenir la présence de l'usine et d'une partie des ouvriers, mais pas tous. Sa gestion de cette mini-crise n'a pas été applaudie : on lui reproche d'avoir fait appel à l'argent des contribuables, ce qu'il ne pourrait faire à l'échelle macro-économique. Le président de l'amélioration du niveau de vie a pris, comme ministre du Travail, un homme, Andy Pudzer, totalement hostile à la hausse du salaire minimum. Tout le pays attend la généralisation des 15 dollars de l'heure, M. Pudzer estime que 9 dollars sont suffisants.
La conscience climatique de M. Trump est inexistante. Il mise sur le charbon et le pétrole de schiste, défend la construction d'un oléoduc et semble rejeter les conclusions de la COP 22. Sans les Etats-Unis, le traité visant à limiter le réchauffement de la planète n'a aucune valeur, car ils comptent parmi les plus gros pollueurs, avec la Chine et l'Inde qui, toutes deux, si elles voient l'Amérique oublier ses engagements, en feront tout autant au nom de la compétitivité.
Tension avec la Chine
M. Trump a constitué son cabinet, qui compte de joyeux drilles venus de l'extrême droite, quelques généraux et son gouvernement est le plus conservateur depuis 1945. Le choix des ministres laisse entrevoir une politique du fait accompli et un rejet de la culture de la négociation. Le président-élu a donné un avant-goût de sa diplomatie en acceptant un coup de fil de félicitations de la présidente de Taïwan, ce qui a indigné le gouvernement de Pékin, déjà menacé de représailles commerciales parce qu'il manipule sa monnaie et ne joue pas le jeu du libre-échange. Ce n'est pas, d'ailleurs, que la comportement des Chinois ne pose pas problème. Ils ont effectivement une conception unilatérale du commerce, ils intimident les pays situés dans leur environnement régional (Japon, Corée du Sud, Philippines) en s'emparant de bancs de corail et d'îlots qu'ils transforment en bases aéro-navales, ils continuent à réduire les libertés chez eux. Mais M. Trump n'offre, pour riposte, que de lancer l'Amérique dans une guerre commerciale. Celle-ci, en limitant les importations, mettrait en danger les exportations qui font vivre des millions de salariés américains.
Donald Trump est mal élu, ce qui accroît le malaise de ceux qui ont manifesté au lendemain de son élection en criant « not my president ! ». Il a gagné le collège électoral, mais il a perdu le vote populaire, et pas d'un cheveu. Hillary Clinton a obtenu 2,8 millions de voix de plus que lui, soit 2 % de l'électorat. Là-dessus, la CIA, toujours capable du pire, annonce que le fonctionnement des élections a pu être perturbé par des piratages informatiques lancés par Moscou. Trump s'est fâché, bien sûr, mais Barack Obama a exigé qu'un rapport complet sur la question soit rédigé et qu'il lui soit remis avant le 20 janvier 2017, date de son départ. Le président sortant s'est donc donné le moyen de faire la lumière sur une affaire qui n'est pas dénuée d'importance dans la mesure où il s'agit de l'ingérence d'un Etat étranger dans le fonctionnement démocratique d'un autre Etat. Sans rêver à un bouleversement qui mettrait Mme Clinton au pouvoir, il faut des trésors de patience pour ne pas s'indigner contre une CIA qui a mis en cause la candidate démocrate et l'a fait perdre, avant de soulever la question de la légitimité réelle du président-élu.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation