LE MAL EST FAIT. Sans une grande réconciliation qui rassemblerait la totalité des élus et adhérents de l’UMP après le vote, l’élection du président du mouvement n’aura pas été aussi peu dommeageable à l’unité du mouvement que la primaire socialiste, saluée dimanche dernier par Jean-Pierre Raffarin comme un exemple pour la droite. « Moi, a dit François Fillon, je ne tiens pas un double discours, un pour les adhérents et un pour les Français ». Faisant allusion à l’histoire du pain au chocolat, il a ajouté : « Rechercher le buzz à tout prix en parlant par exemple de viennoiseries, ça peut marcher dans l’immédiat, pas à long terme ». À quoi M. Copé a répondu : « Ce sont des mots de campagne et je les regrette ». Le secrétaire général de l’UMP estime que la campagne pour la présidence du parti a dégagé « deux lignes politiques distinctes ».
L’ombre de Sarkozy.
Si c’est vrai, c’est qu’on est parti pour des querelles entre les différents courants, Droite forte, Droite sociale, Droite populaire, Boîte à idées, Gaullisme, voie d’avenir pour la France. Sans doute ceux qui ont refusé de choisir entre MM. Fillon et Copé, Bruno Le Maire, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, ou Michèle Alliot-Marie joueront-ils, au lendemain de l’élection du président de l’UMP, qui a lieu dimanche prochain, un rôle unificateur et apaisant. La question que les deux adversaires doivent se poser porte sur l’absence totale d’intérêt de la population pour les joutes internes de l’UMP et même la désaffection relative des militants (47 % sont indifférents). Il n’est pas sûr que la fonction qu’ils briguent soit le tremplin naturel vers les fonctions les plus élevées. L’UMP changera de président dans trois ans et le battu d’ajourd’hui pourrait être le vainqueur ultérieure. Et surtout, le nom de Nicolas Sarkozy reste très présent dans l’esprit d’une majorité de sympathisants (64 %).
LES TENSIONS INTERNES DE LUMP LA DISTRAIENT DU VRAI PROBLEME : LE FN
En conséquence, MM. Fillon et Copé se sont beaucoup battus, ont divisé inutilement le mouvement, ont créé des rancœurs dont l’UMP, défaite lors de toutes les élections des cinq dernières années, n’avait aucun besoin. L’unité de la droite est infiniment plus importante que la qualité du leader qu’elle se donne, d’autant qu’elle se le donne provisoirement. C’est en 2015 que l’UMP y verra plus clair, surtout si M. Sarkozy, après une longue traversée du désert, décide de reprendre du service. Ce qui ne veut pas dire non plus qu’il serait alors l’homme providentiel que la droite réclamera avec passion. De ce point de vue, il est clair que M. Fillon et M. Copé font le calcul inverse du sien : l’ancien président gagne en popularité parce qu’il est muet comme une tombe ; ses deux amis croient au contraire qu’ils doivent occuper le terrain à tout prix pour que les électeurs ne les oublient pas.
On n’a pas le sentiment, en tout cas, que l’expérience d’une consultation démocratique au sein de l’UMP ait l’effet positif des primaires socialistes. Ceux qui n’ont pas mis un orteil dans le marigot en tirent une dignité qui les aura préervés des coups que l’on prend inévitablement dans ce genre de bagarre. Il n’est pas exclu que, plus tard, ils tireront les marrons du feu. Quand le président de l’UMP sera élu, il faudra en tout cas que ses divers courants nous présentent un programme capable à la fois de maintenir son unité, d’élargir le mouvement au centre (c’est sa vocation première) et de prendre position une fois pour toutes vis-à-vis du Front national. Il ne suffit pas, en effet, de faire de l’anti-Hollande, comme, naguère, les socialistes se contentaient de l’anti-Sarkozy au point de se retrouver dépourvus au moment de gérer le pays, il faut aussi dire comment l’UMP, dont la cohésion et les effectifs sont menacés par le Front, parviendra enfin à le marginaliser.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité