LA MESURE satisfera tous ceux, et ils sont nombreux, qui jugent indécents les salaires les plus élevés. Le débat, en France, n’est pas nouveau et l’écart entre les revenus est devenu tel qu’il faut le corriger au nom d’une élémentaire justice sociale. Il est évident néanmoins que, si des personnes très bien payées ne travaillent plus que pour le fisc, elles renonceront à leur emploi. On doit donc augmenter la pression fiscale sur les plus hauts revenus, notamment ceux qui échappent aux taux les élevés en utilisant les trop nombreuses « niches » créées par des couches successives de mesures législatives.
CE N’EST PAS HOLLANDE QUE LES FRANÇAIS ADORENT, C’EST SARKOZY QU’ILS HA??SSENT
Mais la maladie française, c’est moins l’insuffisance de la taxation que le changement constant des règles, comme on l’a vu avec le bouclier fiscal. Le contribuable ne comprend pas qu’un investissement qu’il a fait sur la base d’une loi soit menacé par une autre loi. C’est vrai notamment de l’épargnant qui a préparé sa retraite toute sa vie en économisant sou à sou et qui s’entend dire, quand il a pris sa retraite, qu’il va être plus imposé que ce qu’il avait prévu. Et c’est vrai de tous les gouvernements, de droite ou de gauche, qui se sont succédé.
Débat d’idées évacué.
M. Hollande connaît trop bien l’économie pour savoir, en son for intérieur, que sa recette supplémentaire sur les hauts revenus n’apportera pas de quoi financer ses grands projets, comme la création de 60 000 postes dans l’Éducation nationale. Il n’a pas dit si la tranche de 75 % s’ajouterait aux prélèvements sociaux. Il n’a même pas dit si le taux s’appliquait à l’individu ou au ménage. Mais il a fait plaisir à ceux qui tirent le diable par la queue. Nicolas Sarkozy lui-même a appliqué des hausses d’impôts et en prévoit d’autres ; on verra à l’usage ce qu’il en fera et comment il les appliquera. Ni le candidat du PS ni le président sortant ne sont crédibles quand l’un nous annonce la tranche de 75 % et quand l’autre court chez Lejaby pour y maintenir les emplois.
Les candidats sont plus ou moins précis quand ils nous parlent d’augmenter les impôts mais ils ne nous disent pas comment ils vont diminuer la dépense publique, plaie la plus menaçante d’une société droguée aux retraites et aux dépenses de santé. En tout cas, le candidat du PS, soucieux de ne pas laisser à son adversaire l’avantage d’imprimer son rythme à la campagne, tente de lui couper l’herbe sous le pied. Cela conduit d’abord, comme on le sait maintenant, à un bipolarisation croissante ; cela conduit ensuite à réarmer les programmes avec une grosse charge d’idéologie ; cela ne nous dit pas grand-chose sur la résolution des problèmes les plus criants.
Sur le front des enquêtes d’opinion, on constate un resserrement de l’écart entre les deux principaux candidats, qui n’empêche nullement M. Hollande de l’emporter largement au second tour. Toute la campagne a tourné autour de l’antisarkozysme et la gauche est en train de gagner sur ce thème : ce n’est pas M. Hollande qu’une majorité de Français adore, c’est M. Sarkozy qu’elle hait. Le débat d’idées est donc évacué et les choix socio-économiques, sur lesquels le discours de chacun des candidats est pourtant abondant, sont oblitérés. Dans le camp du président, on estime avoir le temps de renverser la tendance, mais ce n’est pas sûr. M. Sarkozy répète qu’il a changé, mais il l’a dit à plusieurs reprises durant son mandat sans que son image en fût améliorée ou qu’on l’ait cru. Va-t-il réussir en quelques semaines ce qu’il n’a pu faire pendant son quinquennat ? Comment ne pas exprimer son scepticisme devant la belle assurance de la droite ? Non, les dés ne sont pas joués mais c’est à peu près tout ce que l’on peut dire, dès lors que l’antisarkozysme demeure, que le débat de fond est passé à la trappe, que, en définitive, les candidats disent à peu près ce qu’ils veulent sans en payer les conséquences. On voudrait savoir, par exemple, comment la gauche gouvernerait le pays si elle ne diminue pas la dépense publique, si elle renégocie l’accord européen, si elle rejette le Mécanisme européen de stabilité (qui garantirait à la France son salut en cas de nouvelle crise financière), si elle refuse d’inscrire la « régle d’or » (zéro déficit budgétaire) dans la Constitution, ce que s’apprêtent à faire les 26 autres États-membres de l’Union européenne.
Et d’ailleurs pourquoi M. Hollande est-il contre toutes ces mesures ? Parce que l’essentiel, à ses yeux, c’est de faire le contraire de ce que fait M. Sarkozy.
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