DE NOTRE CORRESPONDANTE
NE CHERCHEZ pas la rue Raymonde Martin, dans le 13e arrondissement de Marseille ; elle n’existe pas encore officiellement. Nouvellement créée dans le cadre du programme de réaménagement urbain du quartier de Malpassé, c’est pourtant à cette adresse que vous trouverez la toute nouvelle maison régionale de santé (MRS) du vallon de Malpassé inaugurée la semaine. Il s’agit de la première réalisation de ce type dans une zone urbaine sensible pour lutter contre les inégalités sociales d’accès à la prévention et aux soins. « C’est une première très symbolique que de créer une maison ici,aussi complète, se félicite Ladislas Polski, conseiller régional délégué au développement économique des entreprises et aux maisons régionales de santé. De nombreux spécialistes ont choisi d’être en secteur I, des militants au quotidien même s’ils récusent le terme, au cœur d’un quartier qui manque de tout. »
Des médecins très investis.
Ce projet a été porté par un collectif de médecins regroupés au sein d‘une association « Pour l’égalité d’accès aux soins » (PEAS). Plusieurs d’entre eux ont grandi dans ce quartier défavorisé, à l’image du président, le Dr Lyazid Mezi, dermatologue. « Je suis allé au collège Renoir tout proche et quand j’ai eu mon diplôme et que je me suis installé à Châteauneuf-les-Martigues, j’ai conservé une activité de consultation dans ce quartier. À plusieurs, nous avons fondé cette association pour essayer de travailler selon nos convictions et œuvrer dès 2008, à la création d’une structure avec des médecins généralistes. » Il le reconnaît lui-même : « Je n’en pouvais plus d’adresser des patients sans moyens, à des confrères qui leur prenaient 60 euros la consultation, à l’autre bout de la ville. Il faut qu’on se batte pour la majorité de nos concitoyens aient la capacité de consulter en fonction de leurs besoins. »
Aucun dépassement.
La nouvelle maison de santé regroupe depuis le 1er mars 2013 une vingtaine de spécialités médicales et chirurgicales (dermatologie, cardiologie, pneumologie, angiologie, psychiatrie…), toutes accessibles en secteur I, ainsi que des professionnels paramédicaux et un laboratoire d’analyses. Tous les médecins se sont engagés à respecter une charte rédigée par le Dr Patrick Dukan, gastro-entérologue, sur deux points : « Ne pas demander de dépassements et recevoir tous les patients quel que soit leur statut d’assuré. Dans un quartier aussi défavorisé, c’est la moindre des choses », ajoute le Dr Mezi.
Tout est neuf, fonctionnel, avec une très large salle d’attente et des cabinets tous identiques. « Nous recevons déjà 250 appels par jour, et une centaine de personnes passent chaque jour. » Cette maison de santé, mise sur pied avec l’appui de la mairie des 13e et 14e arrondissements de Marseille, de l’agence régionale de santé PACA et de la Ville de Marseille, assure aussi la permanence des soins, le soir, les week-ends et les jours fériés. Ce projet devrait faire des petits. Une deuxième MRS, adossée au centre mutualiste Paul Paret, doit voir le jour dans le 15e arrondissement de Marseille, dans les prochains mois.
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