Dépistage de maladies génétiques, diagnostic précoce du cancer de l’ovaire, dosages de marqueurs tumoraux, évaluation du risque de pré-éclampsie à différents termes de la grossesse...
Aujourd’hui, une trentaine de tests innovants ne sont pas pris en charge par l’assurance-maladie, déplore Biomnis, laboratoire de biologie médicale spécialisée. « Un tiers de nos investissements partent en recherche et développement et chaque année, une dizaine de tests innovants supplémentaires arrive sur le marché », précise son directeur général, le Dr Charles Woler.
À l’heure de l’essor de la médecine prédictive et des thérapies ciblées, il y a un paradoxe à ne pas encourager davantage l’innovation en biologie médicale spécialisée, pourtant au cœur de la chaîne des soins, souligne l’économiste Claude Le Pen dans un rapport. « Le traitement prolonge la vie. Mais il y a cette médecine de l’invisible, de médecins à médecins, qui permet la prescription avisée des traitements du futur », argumente Claude Le Pen. « La biologie intègre des algorithmes et prévoit les risques, mais elle manque de reconnaissance », abonde le Dr Woler.
Le parcours du combattant de la nomenclature
La spécialité subit depuis plusieurs années une forte régulation des dépenses de biologie médicale, et des baisses de tarifs des actes courants. Parallèlement, l’inscription à la nomenclature d’actes innovants de biologie médicale est un « processus long et compliqué », relate Claude Le Pen.
Le laboratoire ne peut saisir directement la Haute autorité de santé (HAS). Seules une société savante ou une institution publique peuvent demander l’évaluation d’un nouveau test biologique. Inscription à l’ordre du jour, recrutement d’experts, saisine éventuelle de la commission de hiérarchisation des actes de biologie médicale (« les libéraux y sont sur-représentés », déplore Claude Le Pen), négociation tarifaire... « Il y a des dysfonctionnements », résume l’économiste, qui souhaite mettre en avant le bénéfice à la fois médical et socio-économique de certains tests. « L’innovation peut être une solution à la maîtrise des dépenses en permettant des prises en charge précoces et non invasives », résume-t-il.
« C’est vrai que l’inscription d’un nouvel acte à la nomenclature de biologie médicale est un parcours du combattant », reconnaît le Dr Claude Cohen, président du syndicat national des médecins biologistes. « Il y a des réticences de la part de la CNAM, payeur, mais aussi de la part de certains syndicats qui estiment que la facture s’alourdirait pour des actes réservés à une poignée de biologistes au détriment d’autres actes ».
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation