CONTRE MAUVAISE fortune, bon cœur ? La droite, sans nier l’importance « historique » de la victoire de la gauche, continue d’affirmer que le Sénat n’étant pas l’Assemblée nationale, Gérard Larcher, actuel président de la chambre haute, pourrait être réélu samedi prochain. On verra bien, mais on se demande à quoi ce tour de passe-passe servirait les intérêts de la droite. Quoi qu’il en soit des comportements des élus locaux, guidés moins souvent par l’idéologie pure que par les intérêts bien compris de leurs territoires, il est bien improbable que le nouveau Sénat donne un blanc-seing aux dernières réformes que Nicolas Sarkozy veut entreprendre.
La faute de Sarkozy.
Le président de la République ne peut pas faire l’économie d’une analyse politique très négative pour lui. Il est clair en effet que, dans le résultat des élections sénatoriales, il n’y a pas que le mouvement naturel de l’alternance ou l’usure des hommes qui ont tenu le pays pendant trop longtemps. M. Sarkozy, le Premier ministre François Fillon et le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, n’ont pas su tenir la majorité qui s’est présentée divisée aux sénatoriales, avec des listes dissidentes, par exemple celle de Pierre Charon, ancien conseiller du président, qui s’est d’ailleurs fait élire à Paris. L’impression laissée par ce test électoral, c’est que la majorité craint que M. Sarkozy ne soit pas le candidat obligé de la droite à la présidentielle. Les querelles au sein de la droite doivent être jaugées par rapport à l’unité apparente de la gauche, que la primaire ne semble pas entamer.
UNE RÉPÉTITION GÉNÉRALE AVANT LA PREMIÈRE
Dans ces conditions, on ne voit pas pourquoi, Jean-Pierre Bel, sénateur socialiste, ne serait pas élu en remplacement de Gérard Larcher. Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP, fait valoir que l’UMP dispose encore de 144 sièges au Sénat et affirme que M. Larcher peut trouver des voix classées à gauche pour le reconduire à la présidence. Mais l’énergie qui a déclenché le puissant mouvement de bascule au Sénat n’est ni rurale ni provinciale ni locale. Elle est politique. Elle traduit le mécontentement des provinces, astreintes par le pouvoir central à des économies au moins aussi drastiques que celles auxquelles procède le gouvernement central ; la mauvaise humeur inspirée par la façon cavalière dont M. Sarkozy, toujours pressé, a traité les élus ; les difficultés auxquelles la crise confronte les départements et les régions.
Enfin, la victoire de la gauche aux sénatoriales s’inscrit dans une longue série de triomphes aux régionales, aux européennes, aux municipales. Sa défaite en 2007 a certes interrompu cette marche vers le pouvoir. Mais on devine que les Français, déçus du choix qu’ils ont fait il y a un peu plus de quatre ans, veulent maintenant un changement profond, une gouvernance différente, des têtes nouvelles (même si les leaders socialistes en lice sont de vieux habitués de la politique), un autre état d’esprit.
Dans son impatience, M. Sarkozy, qui brûlait de changer la France, a surtout consumé sa popularité et il s’y est employé dès le premier soir de sa victoire à la présidentielle. Ensuite, il a passé la quatrième année de son mandat à défaire ce qu’il avait fait pendant les trois premières. Son fameux TEPA de 2007 (un train de mesures fiscales et d’incitations économiques destiné à relancer l’activité) est en lambeaux à cause de la crise. Il a mis un terme à l’ouverture, et sa fameuse rupture, annoncée à grands frais, se limite aujourd’hui aux mesures dictées par de graves impératifs financiers. M. Sarkozy reste efficace pendant les crises. Il l’a montré en 2008, mais il s’aperçoit aujourd’hui, que sans le concours de l’Allemagne, il est ligoté. Il ne se passera rien de significatif avant la réunion du G20 en novembre et personne ne peut dire que cette réunion sera décisive à propos du sauvetage de la Grèce et du retour au calme des marchés. Le chef de l’État n’annoncera pas sa candidature à un second mandat avant le début de l’année prochaine. S’il doit subir de nouveaux revers politiques, comme il peut logiquement le redouter, il devra se poser la question humiliante de la viabilité de cette candidature.
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