DE NOTRE CORRESPONDANTE
PRISE d’oméga 3, stimulation de la mémoire, activité physique, nutrition… Ces facteurs liés au mode de vie pourraient-ils protéger du déclin des performances cognitives et de la maladie d’Alzheimer ? C’est ce que les experts toulousains cherchent à savoir au travers de l’étude MAPT, unique en France, coordonnée par le Pr Bruno Vellas et menée auprès de 1 680 personnes âgées de 70 ans et plus. Les premières inclusions de patients ont démarré en mai 2008 et les médecins s’étaient donnés jusqu’au 28 février 2011 pour atteindre leur quota. Cela a été chose faite quelques jours avant la date. Le recrutement s’est échelonné sur plusieurs mois et dans différentes villes de France, d’abord à Toulouse, puis à Bordeaux, Montpellier, Limoge, enfin Nice, Dijon, Lyon et Monaco.
« Nous avons sélectionné des personnes âgées de 70 ans et plus chez lesquelles nous avons établi trois critères de fragilité. Tout d’abord des personnes ayant consulté pour plainte de la mémoire spontanée, des personnes ayant une fragilité fonctionnelle, comme la lenteur à la marche, et des personnes ayant une perte d’autonomie pour les activités de la vie quotidienne. On sait que ces trois facteurs sont associés au déclin des performances cognitives », détaille Sophie Gillette chef de projet de l’étude MAPT au sein du gérontopôle.
L’étude va durer 36 mois, aux cours desquels les patients randomisés en 4 groupes, testeront la prise quotidienne de 800 mg d’oméga 3, la pratique d’exercices de stimulation de la mémoire et d’activité physique associés à des recommandations nutritionnelles, (c’est ce que les médecins appellent l’intervention multidomaine), ou l’association des deux mesures précédentes. Les patients seront vus à six mois, puis à un an, à deux ans, et enfin à trois ans.
Par ailleurs, ils auront aussi la possibilité de bénéficier d’examens d’imagerie de haute technicité : notamment des IRM et des TEP avec traceurs de métabolisme cérébral et des plaques amyloïdes. « Ceci va nous permettre d’avoir une meilleure connaissance du profil cognitif des patients et surtout de leurs modifications cérébrales au cours des mois. Ces examens sont effectués au moment de l’inclusion, puis au bout de trois ans », explique Sophie Gillette.
L’objectif de MAPT est donc bien de tester des moyens de prévention en matière d’Alzheimer. Cette maladie neurodégénérative touche déjà près d’un million de personnes en France, avec 225 000 nouveaux cas par an.
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