Une campagne sur le dépistage du VIH provoque l'ire des biologistes

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Publié le 02/01/2018

L'agence Santé publique France a-t-elle voulu trop simplifier son message sur les techniques du dépistage de l'infection par le VIH ? C'est en tout cas l'avis du Syndicat des biologistes qui alerte, dans un communiqué, sur le risque de confusion entre le test ELISA, qui seul permet de confirmer le diagnostic, et les différents tests de dépistage. Confusion entretenue selon le Syndicat par le livret « En 2017 : que savoir sur le dépistage du VIH ? » édité par l'agence.

Dans ce livret édité mi-décembre, l'agence présente en effet le test ELISA, le test rapide d'orientation diagnostic (TROD) et l'autotest dans un même tableau, ce qui peut suggérer qu'ils sont équivalents, surtout si l'on compare les taux de sensibilité et de spécificité affichés. Le document détaille les niveaux de remboursement, les lieux où ces tests sont pratiqués et les délais de rendu du résultat.

Pas d'équivalence entre les tests

Selon le syndicat des biologistes, « les TROD et les autotests, très utiles auprès de certaines populations cibles (migrants, HSH) pour mieux les faire entrer dans une démarche de dépistage, ne peuvent pas être présentés comme équivalents à l'examen de biologie médicale pratiqué en laboratoire comme pourrait le faire croire le document ». Il rappelle que la sensibilité du test ELISA de 4e génération « est bien supérieure à celle de tous les autres tests puisqu'il s'agit d'un test combo : il permet de rechercher l'antigène p24 et les anticorps tandis que les TROD et les autotests ne cherchent que les anticorps VIH-1 et VIH-2. Il permet en outre de raccourcir très fortement les délais en cas de séroconversion. »

Les biologistes reprochent aussi des inexactitudes dans le document, à commencer par le délai de rendu de 4 jours, qui serait de l'ordre d'une journée dans « la majorité de la pratique ». Il y aurait également une confusion entre les délais de réalisation des TROD et des autotests et le temps mis pour délivrer le résultat aux patients. Le président du syndicat, François Blanchecotte, appelle la ministre des Solidarité et de la Santé Agnès Buzyn à « remettre un peu de raison dans les démarches de dépistage du VIH ».


Source : lequotidiendumedecin.fr