TOUS EN ONT payé le prix. Plus ou moins élevé. Parmi les pompiers et autres personnels de santé qui ont été sur les lieux de l’attentat du 11 septembre 2001, certains y ont laissé leur vie, d’autres en sont restés handicapés. Mais, comme le montre un travail américain, la plus grande majorité d’entre eux y a perdu une partie de sa fonction pulmonaire.
Thomas K. Aldrich et coll ont voulu savoir ce qui est advenu des fonctions respiratoires à long terme des pompiers et autres secouristes. En effet, un déclin avait été constaté au cours de l’année suivant l’exposition au nuage dense fait de poussière de matériaux de construction et de combustion de produits chimiques. On pouvait espérer une récupération, comme cela est le cas chez les pompiers exposés, par périodes plus courtes, à des fumées. L’énorme travail publié dans le « New England Journal of Medicine » montre qu’il n’en est rien. La perte n’est pas suivie de récupération.
Surveillance du VEMS.
Sur près de 14 000 sauveteurs de New York arrivés sur les décombres du World Trade Center du 11 au 24 septembre, 12 781 (91,6 %) ont participé à l’étude de surveillance du VEMS, soit près de 62 000 examens. Le suivi médian a été de 6,1 ans pour les pompiers stricto sensu et de 6,4 pour les personnels des services médicaux.
Comme constaté antérieurement, le VEMS moyen avait baissé significativement chez tous, davantage chez les pompiers non fumeurs (- 439 ml), que pour les personnels de santé non fumeurs (-267 ml).
Le retour vers la normale du VEMS au cours des 6 années suivantes a été globalement très faible et plutôt absente, puisque la réduction annuelle moyenne a été de 25 ml par an pour les pompiers et de 40 ml pour les autres. Ici encore un distinguo a été fait pour les non-fumeurs. Le pourcentage de ceux qui avaient un VEMS sous la limite inférieure de la normale a cru au cours de la première année de 3 à 18 % pour les pompiers et de 12 à 22 % pour les personnels de santé. Taux qui s’est stabilisé aux alentours de 13 % pour les premiers et 22 % pour les seconds. Une part importante de sauveteurs garde donc une « cicatrice pulmonaire ».
New England Journal of Medicine, vol 362, n° 14, p. 1263.
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