L’ANCIEN Premier ministre a consulté ses amis dans la soirée de mardi. Étrangement, M. Copé, à qui on demandait un nouveau vote et qui le refusait, en propose maintenant deux. Il est possible que son idée ouvre enfin le dialogue, mais la complexité du projet retardera la mise en place d’une solution. Les militants trouveront un espoir dans le fait que les deux rivaux continuent à se parler et que M. Sarkozy ait enfin réussi à imposer son autorité, laquelle, objectivement, passe plutôt par un soutien à M. Fillon. Mais la haine réciproque que les députés de Paris et de Meaux nourrissent l’un contre l’autre laissera des traces durables qui ne disparaîtront sans doute qu’après la défaite définitive de l’un ou de l’autre.
La politique et les jeux de hasard.
M. Copé a appuyé son intransigeance sur le constat de la Commission nationale des recours de l’UMP qui a confirmé sa victoire et l’a même légèrement amplifiée. Le député de Paris a fait savoir, avant même la réunion de la Commission, qu’elle était disqualifiée à ses yeux, parce qu’elle est dans la main de M. Copé, lequel aurait organisé au sein du mouvement une « mafia » à son service. On reprochera à M. Copé d’avoir conquis l’UMP à la cosaque, avec un style bonapartiste proche de celui de M. Sarkozy. On n’épargnera pas pour autant M. Fillon qui a pris la responsabilité, peut-être historique, d’avoir coupé le parti en deux, ce qui interdit à l’UMP, si le gentlemen’s agreement de mardi reste sans suite, de gagner les élections municipales et régionales, qui auront lieu pendant le mandat de François Hollande et auraient pu, compte tenu de la crise et des déceptions qu’inspire le pouvoir socialiste, requinquer la droite.
Les deux candidats à la présidence de l’UMP ne sont pas seuls responsables du désastre. Ils ont été encouragés dans leur détermination délétère par des lieutenants qui les ont rejoints non par idéologie mais comme s’ils avaient choisi un cheval et ne voulaient pas perdre leur mise. Ils confondent la politique et les jeux de hasard. Ils donnent de la droite une image exécrable. Ils désespèrent des militants qui forment la force vive du mouvement. Ils encouragent les citoyens à compter plus sur la gauche, malgré les erreurs qu’elle commet dans l’exercice du pouvoir que sur une opposition qui ne discerne plus l’horizon.
FILLON A PRIS LA RESPONSABILITÉ DE COUPER L’UMP EN DEUX
On est confondu par tant d’intelligence et de talent gâchés, par des ambitions personnelles qui aveuglent les deux adversaires au point qu’ils ne parviennent plus à distinguer l’intérêt général de leur intérêt personnel, par une colère si intense qu’elle a conduit les deux adversaires à insulter l’avenir à plusieurs reprises, comme si le geste apaisant, la concession, l’esprit de dialogue et la raison d’État n’étaient pas supérieurs à leurs yeux à une victoire à la Pyrrhus qui, dans un cas comme dans l’autre, les laissera exsangues, discrédités, impopulaires, décrédibilisés pour longtemps. M. Copé croit que le temps fera son œuvre et qu’il suffit de se proclamer vainqueur pour faire une habitude de sa présence à la présidence de l’UMP. M. Fillon serait prêt à lâcher prise pour autant qu’il entraîne son ennemi dans la noyade. Perdre, peut-être. Mais il ne faut pas que l’autre gagne.
Les sondages indiquent que François Fillon serait moins impopulaire que Jean-François Copé. M. Fillon lui-même enrage parce qu’il croyait disposer d’une avance accablante sur son rival que le scrutin n’a nullement montrée, l’écart entre les deux restant infime dans les comptages. Jusqu’à mardi, M. Copé a tout fait pour empêcher un nouveau scrutin, que M. Sarkozy souhaite pourtant, et, avec lui, de nombreux élus de droite et pas des moindres. C’est pourquoi M. Fillon a un avantage moral sur M. Copé, et c’est pourquoi aussi, comme son entourage semble le reconnaître, il a été naïf s’il a cru qu’une élection interne se déroule dans la plus absolue des transparences. Il y a eu des tripatouillages dans les deux camps. On nous rappellera que les socialistes ont connu des heures tout aussi sombres, notamment il y a quatre ans à Reims. Mais ils ont prouvé ensuite qu’ils étaient capables d’organiser une primaire exemplaire, sans se diviser. Nous croyons qu’il faut un nouveau vote ; nous ne sommes pas sûrs du tout que MM. Fillon et Copé doivent présenter à nouveau leur candidature tant ils inspirent de méfiance dans chacun des deux clans ; nous souhaitons que d’autres candidats émergent ; et nous pensons que le souvenir de cet annus horribilis ne s’effacera que si une autre personnalité incarne l’UMP.
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