LE CHOC des arguments aboutit à l’immobilisme. En refusant de mutualiser les emprunts, l’Allemagne n’a pas peu contribué au chaos actuel. Elle ne veut pas confier à la Banque centrale européenne (BCE) le statut d’emprunteur de dernier ressort, ce qui suffirait à éteindre l’incendie. Elle s’appuie sur le traité de Lisbonne, qui ne prévoit pas ce rôle pour la BCE,; elle souligne le risque inflationniste d’un recours à la planche à billets et elle s’inquiète du laxisme qu’entraînerait la possibilité, pour les États membres de la zone euro, d’emprunter des sommes considérables à des taux extrêmement bas. Prôner la rigueur, c’est bien. Mais, d’une part, l’Allemagne n’a pas manqué de constater que, tout récemment, un emprunt qu’elle avait lancé n’a été couvert qu’aux deux tiers : les prêteurs ne font pas confiance aux Allemands non plus. Et, d’autre part, en conduisant ses parternaires au bord du gouffre -ou même au fond-, elle est en train de fermer ses débouchés commerciaux. En 2012, la croissance en Allemagne ne dépassera pas 1 %. C’est le signe irréfutable que le nouveau miracle économique obtenu outre-Rhin grâce à d’excellentes réformes touche à sa fin.
Chômage en hausse en France.
Pendant que Nicolas Sarkozy s’efforce de convaincre Angela Merkel de changer de fusil d’épaule, en dépit des difficultés intérieures qu’elle rencontrerait si elle cédait, la crise s’aggrave en France, avec une ascension du chômage, des prévisions de croissance pratiquement nulles pour l’an prochain et des objurgations de l’OCDE (l’Organisation pour le commerce et le développement économique, qui regroupe les pays naguère considérés comme « riches ») totalement contradictoires : attention, nous disent les experts de l’OCDE, il est indispensable de stabiliser la dette française, mais il ne faut pas sacrifier la croissance à cet objectif. Ah, bon. Et comment faire ? La semaine prochaine, ils nous diront le contraire. Car la crise de la dette nuit aussi à la réputation d’institutions qui avaient pignon sur rue et dont l’autorité était indiscutable. L’OCDE rejoint partiellement l’analyse du Fonds monétaire international (FMI) et des agences de notation. Pourquoi ne pas le dire ? Les avis des organismes internationaux deviennent exaspérants parce que les conseils sont plus faciles à prodiguer qu’à appliquer. Lancer un ultimatum pour la stabilisation de la dette à un moment donné, puis, trois ou quatre mois plus tard, exiger des mesures pour encourager la croissance, c’est proposer des remèdes dont les effets sont inverses et non coordonnés. C’est exactement comme si un médecin proposait un traitement antihypertenseur pour s’alarmer, quelques mois plus tard, de la trop basse tension du patient.
LE TEMPS PRESSE : IL FAUT UN EFFET DE SOUFFLE POUR PÉTRIFIER LES MARCHÉS
Le gouvernement français refuse de prévoir un troisième plan d’économies et il fait bien puisqu’il est sommé de ne pas nuire à la croissance du pays. Il a réduit les dépenses et augmenté les impôts à la fois pour parvenir dans un délai raisonnable à un équilibre budgétaire qui nous libèrerait (enfin) de l’emprunt et pour se présenter aux négociations avec l’Allemagne comme un interlocuteur qui fait le ménage chez lui. Dans un contexte européen où, successivement, l’Irlande, le Portugal, la Grèce, l’Espagne et maintenant l’Italie ont été -et sont encore- confrontés à une faillite possible, la France n’a pas à rougir des mesures qu’elle a adoptées et son gouvernement a eu le courage, pour les prendre, d’ignorer le contexte électoral.
Toutefois, la France, à elle seule, ne peut pas sauver l’euro. La chancelière Angela Merkel n’est pas restée inerte, qui semble admettre maintenant au moins une mutualisation partielle des dettes européennes en échange de garanties apportées par les États emprunteurs sous la forme de politiques stabilisatrices. Mais le temps presse. Non seulement l’Europe doit aller plus vite, mais elle doit bousculer ses institutions lourdes et compassées. Il faut, avant la fin de l’année, un plan assez fort pour qu’il ait un énorme effet de souffle, suffisant en tout cas pour pétrifier les marchés.
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