Après que l’Agence européenne des médicaments et la Commission européenne ont donné leur feu vert au vaccin Covid de Janssen (filiale européenne de Johnson & Johnson), la Haute Autorité de santé (HAS) vient de donner à son tour un avis favorable. Ce dernier se distingue des trois autres vaccins disponibles en France par son schéma à une dose. Les premières livraisons sont prévues dès le mois d’avril.
Selon la HAS, ce vaccin peut être utilisé chez les individus de plus de 18 ans, y compris ceux de plus de 65 ans et ceux ayant des comorbidités. Chaque flacon prêt à l’emploi permet d’administrer cinq doses et peut être conservé, non ouvert, au réfrigérateur jusqu’à trois mois. Ainsi, « ce vaccin, facile à utiliser, est particulièrement adapté à l’usage ambulatoire pour les personnes éloignées du système de santé », précise la Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS.
Cela concerne notamment les personnes en situation de précarité économique et sociale et celles en situation de handicap, ayant des difficultés à se déplacer. « Il y a donc un intérêt à l’utiliser dans les zones géographiques où l’épidémie est particulièrement active et où l’accélération de la vaccination est nécessaire », complète la Pr Le Guludec.
Le vaccin Janssen montre par ailleurs une bonne efficacité contre les variants brésilien et sud-africain, ce qui souligne son intérêt dans les zones où ces souches sont prédominantes.
Une efficacité dès 14 jours après l’administration
Le vaccin de Janssen est un vaccin à vecteur viral non réplicatif (adénovirus 26 humain). « Cette approche a déjà été utilisée par Janssen dans d’autres plateformes vaccinales », note la Pr Élisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccinations (CTV), qui a rapporté les données d’efficacité du vaccin issue d’une étude de phase 3. L’essai a porté sur plus de 40 000 participants, dont la moitié a reçu le vaccin. Une part importante d’individus de plus de 65 ans, de plus de 75 ans et d’individus ayant des comorbidités a été incluse. L’étude a été menée aux États-Unis, en Amérique du Sud (en particulier au Brésil), ainsi qu’en Afrique du Sud.
L’efficacité vaccinale apparaît 14 jours après l’administration du vaccin. « Les données montrent que l’efficacité moyenne est estimée à 66 % sur la période étudiée, rapporte la présidente de la CTV. L’efficacité est même plus importante sur les formes sévères et sur les formes ayant nécessité une hospitalisation ». Le vaccin s’est aussi révélé efficace sur les formes asymptomatiques. Et si l’efficacité observée en Afrique du Sud est un peu moindre que celle constatée aux États-Unis, elle n’en reste pas mois intéressante. « De l’ordre de 52 % à 14 jours, mais elle augmente avec le temps pour atteindre 64 % à 28 jours », précise la Pr Bouvet.
Une réponse immunitaire durable
La réponse immunitaire engendrée par la vaccination est par ailleurs durable, persistant au moins 12 semaines, avec un niveau de réponse immunitaire équivalent entre les différentes catégories d’âge. En termes d’effet sur la transmission, la Pr Bouvet fait état « d’arguments indirects assez importants, mais pas encore de preuve ».
Concernant la tolérance, des douleurs au point d’injection sont fréquemment rapportées, tout comme des symptômes bénins de durée limitée et de faible intensité. « Il y a eu des effets secondaires concernant des accidents thromboemboliques : 14 événements dans le groupe vacciné et 10 dans le groupe placebo. Tous ces effets secondaires font l’objet d’une attention particulière », relève la Pr Bouvet.
La présidente de la HAS s’est aussi réjouie des effets de la campagne de vaccination : « nous commençons à voir les premiers signes de l’impact positif de la vaccination, avec une diminution des hospitalisations des plus de 75 ans et une baisse des décès dans les Ehpad. Ceci est très encourageant et porteur d’espoir ». Et de rappeler néanmoins la nécessité de conserver les gestes barrières. La HAS devrait par ailleurs se prononcer prochainement sur les autotests Covid.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque