Il y avait deux parties dans ce discours. La première aurait pu être écrite par François Hollande, elle avait pour objectif de rassembler la majorité, de convaincre les Verts, et de tendre une main à l’opposition, en saluant Jean-Louis Borloo et en proposant un rendez-vous aux leaders de la droite. Elle confirmait aussi les dispositions fiscales que Jean-Marc Ayrault devait mettre en œuvre et qui seront appliquées par son successeur.
La seconde avait plus de souffle et de vision. D’abord, elle comprenait un projet précis de simplification administrative, avec la réduction de moitié du nombre de régions, et la perspective d’une nouvelle carte régionale pour 2017, une nouvelle carte intercommunale pour 2018, la suppression de la compétence générale (c’est-à-dire que chaque entité administrative ne peut avoir que des responsabilités spécifiques) et la suppression des conseils départementaux à l’horizon 202. Ensuite, elle énumérait un déluge de réductions fiscales sur les entreprises et sur les ménages, ce qui n’était pas prévu. Certes, Manuel Valls n’en a pas expliqué le financement ; mais il su montrer son approche pragmatique d’une relance économique par la réduction des impôts, aussi bien au niveau de la production qu’à celui de la consommation. Enfin, il a eu quelques formules, notamment sa première phrase : «Trop de souffrance, pas assez d’espérance », ou sa dernière : « Ne rétrécissons pas la France, ne rétrécissons pas les rêves » qui ont apporté à son texte la touche d’humanisme que ses amis, comme ses adversaires, cherchent sous son style autoritaire.
Un peu pour chacun.
Prodigue et généreux, il en a donné à tout le monde, aux écologistes en leur jurant qu’il procèderait à la transition énergétique, à la gauche de la gauche, en multipliant les petits cadeaux aux classes pauvre et moyenne, au patronat en ajoutant au pacte de responsabilité une baisse de l’impôt sur les sociétés, à Arnaud Montebourg et ses amis en dénonçant la surévaluation de l’euro, aux smicards, à l’armée, à l’opposition qu’il « veut écouter », aux ménages, aux familles à la recherche d’un logement. Mais il n’a laissé aucun doute sur sa détermination et sur son ambition. Détermination parce qu’il s’est référé à Mendès France et a donc promis de « dire la vérité aux Français, je la leur dois ». Il la leur dit déjà quand il rappelle que la dette publique représente 30 000 euros par citoyen, quel que soit son âge. Ambition, parce qu’il n’a pas limité ses projections à la fin du quinquennat et qu’il a annoncé des projets, notamment au sujet du mille-feuille admiministratif, qui courent jusqu’en 2021. Est-ce l’homme qu’il nous faut ? On ne peut lui nier ni son énergie, ni une volonté farouche d’aboutir, ni une certaine habileté dans la manière de gérer ce magma terriblement instable qu’est la gauche. On jugera sur pièces, mais il faut lui laisser un peu de temps.
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