INITIATEUR DU PROJET, le Dr Thierry Brunet, pneumologue aux Sables d’Olonnes et guitariste de rock and roll dans son autre vie, a souhaité fédérer les nombreuses associations de loisirs des médecins et professionnels de santé autour d’un grand événement annuel, dont Brest a constitué la première. Créée dans ce but, la fondation « Médipassion » réunit une dizaine d’associations, regroupant plus de 25 000 membres. Pendant trois jours, médecins, dentistes, pharmaciens ou infirmiers ont pu exercer et promouvoir ensemble leurs passions, avec des rencontres et des débats, mais aussi des soirées musicales particulièrement réussies, servies par une scénographie et une sonorisation de qualité professionnelle.
Sans penser à la Sécu.
À côté des grands classiques musicaux ou artistiques, d’autres soignants cultivent des loisirs moins répandus, comme la collection de voitures amphibies, le trekking dans l’Himalaya ou la confection de vêtements de poupées, mais tous voient dans ces passions une soupape pour sortir du quotidien et un moyen de se ressourcer. Et lorsqu’ils font du sport en groupe, « on ne parle surtout pas du boulot : une régate, c’est plusieurs jours sans penser à la Sécu, même si on fait tous le même métier », relève par exemple une dentiste de l’association « Médi-voile ». Organisée pendant la rencontre, une séance de FMC a d’ailleurs rappelé qu’un médecin stressé, menacé par le burn out, écoute moins bien ses patients, oublie l’individu pour ne plus voir que la pathologie, prend les décisions les moins couteuses en temps et en énergie et, finalement, bâcle son travail et commet des erreurs. Statistiquement, les anesthésistes et les psychiatres seraient les plus touchés par le burn out, qui se soigne avant tout par un « recentrage existentiel » dans lequel le loisir trouve toute sa place.
Cet arrière plan médical montre combien le thème des loisirs des professionnels de santé s’inscrit dans l’air du temps et le débat actuel sur la pénibilité. C’est sans doute aussi pour cela que le projet a suscité un intérêt allant bien au-delà des libéraux : le CHU et la Faculté de Médecine de Brest, les ordres professionnels, ainsi que les assureurs et de nombreux partenaires lui ont apporté leur soutien, ce qui montre sa pertinence, estime la fondation Médipassion.
Mission humanitaire.
Tandis que les professionnels présentaient leurs passions sur des stands pendant la journée, les soirées étaient réservées aux concerts. De la chanson française au flamenco et au jazz en passant par le traditionnel bagad breton, les médecin ont montré la variété de leurs talents. Et en deuxième partie de soirée, plusieurs groupes de médecins rockers ont « mis le feu » à la salle jusqu’à deux heures du matin. « Je reste persuadé que l’on travaille mieux pendant la semaine quand on sait qu’on va jouer le week end », reprend Thierry Brunet, qui voit dans ce premier Loisirs Caducée le début d’une aventure particulièrement prometteuse.
Mais si les médecins étaient là pour montrer leur art, se détendre et échanger, ils n’en oublient pas pour autant leur mission humanitaire. Les bénéfices de la manifestations ont été reversés à des associations locales d’aide aux enfants handicapés, et plusieurs exposants montraient par ailleurs que l’on peut cumuler loisir et solidarité, à l’image, par exemple, de l’engagement d’un anesthésiste brestois qui permet à des handicapés de pratiquer la plongée sous marine.
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