De notre correspondant
C E qui n'est pas nouveau, c'est ce que les médecins savent depuis longtemps : des patients peuvent subir des AVC « silencieux » (silent strokes), qui n'entraînent pas les symptômes classiques de l'accident vasculaire cérébral et que l'on découvre à la faveur d'un examen au scanner ; le médecin peut alors voir des amas minuscules de cellules mortes dans le cerveau.
Ce qui est nouveau, c'est que, selon l'étude de Leary et coll., ces AVC silencieux sont beaucoup plus fréquents qu'on ne le croyait et qu'ils affectent chaque année 4 % de la population des Etats-Unis, soit environ onze millions de personnes.
5 500 examens au scanner
Le Dr Megan Leary a établi ses projections statistiques à partir de 5 500 examens au scanner. Elle affirme que, en dehors des AVC silencieux, on en dénombre 750 000 qui, eux, se traduisent par un ou plusieurs des symptômes associés à l'accident cérébral : vertiges, difficultés à s'exprimer, hémiparésie ou hémiplégie. « Il s'agit d'une épidémie et s'il est vrai que les silent strokes se produisent dans une partie du cerveau où ils n'ont pas de conséquences immédiates, leurs effets s'accumulent au fil des ans. Le mot silencieux devrait donc être mis entre guillemets », a déclaré le Dr Leary.
Un AVC silencieux passe inaperçu, mais s'il se répète, il peut conduire le patient à des troubles de la mémoire, à des difficultés à la marche et à des troubles de l'humeur. Les chercheurs dirigés par le Dr Leary ont constaté que certains sujets pouvaient souffrir, en un an, de plus d'un AVC silencieux, ce qui signifierait, selon eux, que le nombre d'accidents de ce type pourrait s'élever à 22 millions par an aux Etats-Unis. Et cela voudrait dire que seulement 3 % des AVC auraient été diagnostiqués en 1998, l'année la plus récente des enregistrements d'AVC en Amérique.
Une recherche systématique
Pour le Dr Leary, la leçon est claire : dès lors qu'un AVC silencieux est parfois suivi d'un autre, le diagnostic de silent stroke doit conduire à traiter une HTA, un diabète, une hypercholestérolémie.
A la même réunion de l'American Stroke Association, une étude néerlandaise sur 1 077 personnes âgées examinées au scanner a été également présentée ; elle montre que 25 % des sujets présentaient des signes d'AVC et que, sur ce total, 80 % avaient subi un AVC silencieux.
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