D U 26 février au 31 mars, le ministère des Transports diffusera à la télévision un spot britannique sur la ceinture de sécurité et les dispositifs de retenue à l'arrière des voitures de tourisme. En 50 secondes, tout est dit, tout est montré.
Lorsqu'un véhicule est lancé à 80, 100 ou 130 km/h, voire plus pour les contrevenants, et que survient un accident, le passager, comme le conducteur, est projeté contre un mur, ou sur l'asphalte, à la vitesse de 80, 100 ou 130 km/h. Selon le Pr Dominique Rénier, neurochirurgien à l'hôpital parisien Necker, « l'enfant qui se trouve à l'arrière n'est pas épargné. Contrairement à ce que pensent de nombreux parents, le siège arrière n'est pas une "bulle". Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de pare-brise et de tableau de bord que l'espace est protecteur. Le seul rempart à l'accident, y compris à cet endroit, est la ceinture de sécurité bouclée ou un dispositif de retenue agréé pour les tout-petits. Sans quoi, éjecté de l'habitacle, ce qui n'est pas rare, l'enfant, s'il s'en sort, sera polyhandicapé à vie. »
« A Necker, poursuit le praticien, nous voyons chaque année 150 bambins polytraumatisés crâniens graves, dont 70 % sont des accidentés de la voie publique. Parmi eux, certains sont victimes de pères et mères insouciants. C'est le soir, on quitte des amis, souvent après avoir bien bu, et les enfants s'endorment ; aussi, on ne prend pas la peine de les ceinturer, car les systèmes d'attache ne sont pas adaptés à la position allongée. Dans un choc, les conséquences, j'insiste, se révèlent dramatiques. Le jeune, comme l'adulte d'ailleurs, s'écrase sur le dossier avant, l'appuie-tête, ou encore le montant de la portière. Le traumatisme crânio-facial est assuré et, bien sûr, si la vitre se casse, il faut s'attendre au pire. »
La ceinture de sécurité est obligatoire à l'avant depuis 1973 hors agglomération ; obligation généralisée en 1979, puis à l'arrière en 1990. Son oubli coûterait entre 750 et 1 300 vies chaque année, estime la direction de la Sécurité routière au ministère des Transports. A l'arrière, cette négligence se traduirait par quelque 300 à 400 morts, surtout de très jeunes enfants.
Les constructeurs ne négligent pas le problème : dès 2002, toutes les voitures de tourisme seront équipées d'une troisième ceinture, non plus avec fermeture ventrale mais comportant trois points. Enfin, une directive européenne en préparation vise à rendre réglementaire le port de la ceinture dans les véhicules industriels.
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