Les 31e journées de l’AFEM, à Paris

40 ans à vivre après la ménopause

Publié le 23/11/2010
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Le Quotidien : Les 31èmes journées de l’AFEM ont lieu dans quelques jours. Comment définiriez-vous les buts de ces journées.

Dr Lachowsky : Nous changeons de lieu puisque nous allons nous retrouver à l’hôtel Méridien Etoile, à la Porte Maillot. Ces Journées ont été préparées par une nouvelle équipe. Elles ont pour but de partager et de transmettre des connaissances sur un thème en perpétuelle évolution soumis à des constats épidémiologiques ne se vérifiant pas toujours et qui pourraient d’ailleurs avoir d’autres intérêts que la science.

Il nous faut essayer de redonner à la relation médecin patiente, le climat de confiance qui existait avant le raz-de-marée créé par les résultats des études WHI et MWS. Malheureusement, nous devons admettre que nous n’avons pas les moyens de refaire en France, voire en Europe, une enquête d’envergure comme celle de la WHI malgré la qualité des produits que nous utilisons.

Vous avez pris la présidence de cette association après le Dr. H. Rozenbaum à la tête d’un bureau presque entièrement rénové. La tâche a-t-elle été difficile ?

Il est vrai que je n’ai pas une grande pratique d’organisatrice ! Je suis plutôt oratrice ! L’ensemble du bureau m’a aidé dans cette situation où j’avais peur d’être dépassée. Mais nous jugerons aux résultats. Il n’est, bien entendu, pas aisé de reprendre la présidence de cette association après le Dr Henri Rozenbaum qui a fondé et profondément marqué cette société savante.

La prise en charge des femmes ménopausées ne passe plus seulement par le traitement hormonal substitutif et à la prise en charge des bouffées de chaleur. La prévention de l’ostéoporose, des maladies cardiovasculaires, des cancers notamment du sein, de démences séniles sont à l’heure actuelle des préoccupations courantes pour les gynécologues, le programme de vos journées en est la preuve ; l’AFEM change telle de cap ? vise-t-elle toujours le même public ?

L’AFEM vise les femmes ! Le problème du climatère n’est bien entendu pas seul en cause au moment de la ménopause. Elles ont, si on juge par l’augmentation de la longévité, en moyenne plus de 40 ans à vivre après cette étape. Il ne faut pas se focaliser sur le THM voire le THS. Il faut savoir aborder tous les éléments de qualité de vie y compris la qualité de vie sexuelle de ces patientes. Quel que soit son âge, une femme doit et veut demeurer une femme. Les gynécologues, malgré leur pénurie, sont de plus en plus les médecins des femmes de tous les âges. Celles-ci d’ailleurs, consultent « leur gynéco » jusqu’à un âge avancé.

Bien sûr, au cours de ces journées, nous aborderons les thèmes classiques concernant le sein, le système cardio-vasculaire, l’os. Mais des tables rondes seront consacrées au vieillissement et à la mémoire, à la qualité de vie, après un cancer du sein.

 Dr LYDIA MARIÉ-SCEMAMA

Source : Le Quotidien du Médecin: 8861