Alcool et Euro 2016: le Dr Bernard Jomier dénonce l'hypocrisie de l'Etat

Publié le 13/06/2016
bières

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Ce n'est pas la première fois, que la polémique autour de la consomamtion d'alcool refait surface à l'occasion d'un évènement footballistique. Après le Mondial du Brésil, le débat refait surface à l'occasion de l'Euro 2016. Alors que le ministre de l’intérieur a décidé, dimanche, l’interdiction de la vente d’alcool dans les « périmètres sensibles » les veilles et jours de matchs de l’Euro, le Dr Bernard Jomier s’interroge sur les réelles intentions du gouvernement en matière d’alcool. L’adjoint à la Maire de Paris chargée de la santé dénonce, lundi, une décision hypocrite de l’État qui, par la voix de ses préfets, a autorisé le sponsoring des « fan zones », ces espaces qui permettent de suivre sur grand écran les retransmissions de match, par une marque de bière.

Et le généraliste parisien, « très en colère », de s’emporter contre la publicité faite pour de l’alcool à certains arrêts de métro : « ce n’est pas des panneaux, ce n’est pas des 4 par 3, c’est tout le mur de la station qui a été habillé avec une marque d’alcool. C’est vraiment inacceptable. » Sur la même longueur d'onde, l’association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) et la Fédération Addiction, notamment, ont relayé l’indignation de l’élu parisien.

« Les deux risques d’un Euro, dans le domaine sanitaire, c’est la consommation d’alcool et le sexe – les comportements à risque et la prostitution », assure Bernard Jomier. S’agissant du premier, il a « travaillé pendant des mois avec la Mildeca (mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) pour mettre en place des programmes de prévention et à l’arrivée, l’État n’a quasiment rien fait ». Si des vidéos incitant à la modération de la consommation d’alcool sont projetées avant les matchs, dans les « fan zones », c’est le résultat de la volonté des villes organisatrices et de l’UEFA, souligne le médecin. Qui regrette d’autant plus l’attitude de l’État, quelques mois après l’assouplissement de la loi Evin, qu’elle ravive l’association « sport et alcool ». « Il faut mettre un coup d’arrêt à cette association à l’occasion de l’Euro », plaide-t-il. Et d'appeller la RATP à retirer, dès mardi, les publicités dans « ces stations entièrement peinturlurées par une marque d’alcool ».


Source : lequotidiendumedecin.fr