Aline ou Céline, faites votre choix !

Respect ! On attendait de la dérision ou du moins une moquerie douce. Valérie Lemercier s’est plutôt livrée à un exercice d’admiration avec son Aline, vrai-faux biopic de Céline Dion. Dans cette histoire mille fois vue au cinéma de la naissance d’une star, l’opus de Valérie Lemercier tranche avec les modèles américains. Le paradis pour une fois ne se dérobe pas. L’artiste ne gravit aucun chemin de croix avant de gagner le ciel, ici Las Vegas… Comment alors soutenir l’attention du spectateur ? Par une performance d’actrice qui lui a permis d’obtenir le César de la meilleure comédienne. La comédienne-réalisatrice se joue des âges de la vie. Et incarne son idole depuis l’âge de 12 ans. Il fallait oser ! Surtout l’effet miroir est dans le film démultiplié. Une artiste célèbre, au lieu de cultiver sa propre image, se drape dans le vestiaire d’une star internationale, dernière-née d’une famille modeste du Québec de plus d’une dizaine d’enfants et venue de nulle part comme Valérie Lemercier. Dans cette cérémonie, manque toutefois le grain de folie, le moment d’émotion qui font chavirer le spectateur. Demeure le mystère du talent, d’une voix à l’origine d’un chemin exceptionnel et l’hommage d’une comédienne à une star populaire. Cela relève-t-il du sacré ?

Aline, un film de et avec Valérie Lemercier, Sylvain Marcel. Gaumont distribution.