M ILLENIUM ANCESTOR (Ancêtre du millénaire), connu sous forme de quelques os et fragments fossiles et présenté, en raison de son âge (six millions d'années) et de sa morphologie, comme le nouveau doyen plausible de l'humanité, a été présenté en grande pompe à la presse par Brigitte Senut, du Muséum national d'histoire naturelle, et l'un des auteurs de cette découverte faite par une mission franco-kenyane à l'automne dernier dans le nord-ouest du Kenya.
« C'est sûrement la première et peut-être la dernière fois que les fossiles originaux quittent le Kenya », a averti la scientifique en montrant les pièces - morceaux de mâchoire avec des dents, dents isolées, bout de doigt et de bras - et surtout un fémur.
Pour les chercheurs, en effet, cet os constitue la pièce maîtresse de la collection puisqu'il témoigne de la bipédie d'Ancêtre et permet ainsi de le classer dans la lignée humaine, malgré une puissante phalange courbe, témoin de sa capacité de monter en même temps avec aisance aux arbres.
Avec, en outre, des dents plus petites et un corps plus robuste, cet hominidé semble plus évolué que la célèbre australopithèque Lucy, pourtant de 3 millions d'années sa cadette.
« Millenium Ancestor, a tranché Brigitte Senut, se trouve donc sur une lignée à part, plus humaine, ce qui nous permet de dire que c'est un nouveau genre » (place au-dessus de l'espèce dans la classification des êtres vivants).
Le nom scientifique de ce genre et celui de l'espèce ne peuvent être divulgués avant leur publication officielle, dans les semaines qui viennent, dans les « Comptes rendus de l'Académie des sciences ».
Avant Paris, Millenium Ancestor s'était arrêté à la Clinique Pasteur de Toulouse, pour une analyse tridimensionnelle grâce au procédé développé par le Dr Jacques Treil, neuroradiologue passionné d'anthropologie, en collaboration avec le CIRAD.
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