L' ETUDE ESPRIT (Enhanced Suppression of Platelet Receptor GP II/IIIa using Integrilin Therapy) est le premier essai clinique destiné à évaluer la tolérance et l'efficacité d'un inhibiteur de la GP IIb-IIIa chez des patients faisant l'objet d'une intervention coronarienne percutanée programmée avec la grande diversité des stents intracoronaires actuellement utilisés dans la pratique clinique.
Dans cette étude, l'eptifibatide (Integrilin) a été administrée selon un schéma expérimental de 180 µg/kg en bolus, immédiatement suivi d'une perfusion de 2 µg/kg/min, elle-même suivie d'un second bolus de 180 µg/kg dix minutes plus tard. La perfusion était poursuivie jusqu'à la sortie du patient (18 à 24 heures).
Après qu'une analyse intermédiaire portant sur 1 758 patients a révélé une réduction statistiquement significative de l'incidence des décès ou des infarctus du myocarde à 48 heures dans le groupe Integrelin, un comité indépendant de surveillance des données de tolérance (DSMC) a prématurément mis fin au recrutement de l'étude. L'analyse de la totalité des patients (2 064) inclus dans ESPRIT au moment de l'étude a montré que le traitement réduit l'incidence du critère combiné primaire (décès, infarctus, nécessité d'une revascularisation en urgence ou nécessité d'un traitement antithrombotique de sauvetage à 48 h), avec 10,5 % dans le groupe placebo et 6,6 % dans le groupe Integrilin.
Moins de décès, d'infarctus et de revascularisations
L'incidence des décès, infarctus ou revascularisations en urgence à trente jours était de 10,5 % sous placebo et de 6,8 % sous Integrilin.
Les hémorragies majeures sont principalement observées au niveau de l'artère fémorale, au niveau du site d'introduction de la gaine protectrice du cathéter (1,3 % groupe Integrilin vs 0,4 % groupe placebo).
A six mois, on dispose de données de suivi de 98,5 % de l'ensemble des patients et les résultats viennent d'être présentés par Schering-Plough, à l'occasion des 11es Journées européennes de la Société française de cardiologie. Ainsi, l'étude ESPRIT fait apparaître une réduction significative de 35 % de l'incidence combinée des décès, infarctus du myocarde à six mois chez les patients ayant subi une angioplastie programmée avec pose d'un stent (7,5 % groupe Integrilin vs 11,5 % groupe placebo, p = 0,0015). En ce qui concerne l'incidence combinée des décès, infarctus du myocarde ou revascularisations coronariennes, on note une réduction significative de 22,5 % (14,2 % groupe Integrelin vs 18,3 % groupe placebo, p = 0,0083). Les infarctus du myocarde seuls sont significativement réduits de 33 % (p = 0,047), la mortalité seule est réduite de 43 % (0,8 % groupe Integrilin vs 1,4 % groupe placebo, p = 0,19).
Quand les risques sont au plus haut
Pour le Dr James E. Tcheng, « ces résultats montrent que le traitement des patients par eptifibatide pendant les implantations coronariennes avec implantation d'un stent apporte un bénéfice durable. Ces résultats, très attendus par les cardiologues interventionnels, confirment les effets positifs à long terme de l'eptifibatide, effets précédemment décrits dans le cadre des syndromes coronariens aigus sans sus-décalage du segment ST ».
Integrilin contribue à prévenir la réocclusion de l'artère stentée en inhibant les GP IIb-IIIa, récepteurs plaquettaires responsables de la formation de thrombus ; les effets d'Integrilin s'exercent au moment de l'ICP, c'est-à-dire là où les risques sont les plus élevés pour le patient. A l'arrêt du traitement, Integrilin est rapidement éliminé, ce qui réduit les risques de complications hémorragiques.
D'après la communication du Dr James E. Tcheng (principal investigateur de l'étude ESPRIT, et professeur associé de médecine à la Duke University Medical Center), lors des 11es Journées européennes de la Société française de cardiologie.
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