C'EST une année 2001 « un peu exceptionnelle » à laquelle se prépare la Fédération des Mutuelles de France (FMF), deuxième mouvement mutualiste.
Outre la mise en application concrète de la refonte du code de la Mutualité et le processus d'unification du mouvement mutualiste qui se concrétisera en fin d'année 2000, la FMF veut relever le défi de l'élaboration d'un nouveau système d'assurance-maladie.
Sur ce dernier point, Daniel Le Scornet, président de la FMF, se montre très offensif. « Il faut inventer un système efficient et tripartite associant les professionnels de santé, l'assurance-maladie obligatoire mais aussi les organismes complémentaires qui sont souvent, aujourd'hui, les intervenants principaux, comme dans les domaines de la pharmacie ou du dentaire. »
Situation relationnelle « cadavérique »
Autrement dit, la FMF, qui sera reçue par Elisabeth Guigou le 24 janvier (mais pas dans le cadre du « Grenelle de la santé » qui se tiendra le lendemain) demande que les mutuelles puissent participer à la réorganisation du nouveau système au même titre que les régimes obligatoires d'assurance-maladie. Comment ? « Les expériences de longue durée de conventionnement, de qualité et d'efficience de la pratique médicale, portées tant par la Mutualité française que par les Mutuelles de France peuvent contribuer à sortir des impasses actuelles », suggère Daniel Le Scornet.
Pour le président de la FMF, cette « nouvelle alliance » associant les mutuelles, y compris dans le jeu conventionnel, pourra concerner quasiment tous les champs de la santé, à savoir « la pharmacie, l'optique, le dentaire, les soins infirmiers à domicile, la médecine générale, l'hospitalisation, la médecine du travail et la prévention ». Mais, admet volontiers Daniel Le Scornet, le gouvernement doit d'abord « reprendre langue » avec les professionnels de santé libéraux et sortir de la « situation relationnelle cadavérique » actuelle.
Pour se positionner clairement dans le débat, la FMF va relancer publiquement deux propositions qui lui sont chères : d'une part, la création d'une « branche jeunesse de la Sécurité sociale » qui pourrait concerner les jeunes de 16 à 30 ans et, d'autre part, l'interdiction pour tous les opérateurs (assurances, institutions de prévoyance et mutuelles) de faire de la discrimination sur critère de santé en matière de complémentaire maladie, de prévoyance, d'accès à l'assurance, aux prêts bancaires ou encore à l'emploi.
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