AstraZeneca : quinze candidats médicaments seront développés chaque année jusqu'à 2003

Publié le 23/01/2001
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L ORS d'une retransmission par satellite en direct de Môlndal, en Suède, AstraZeneca a présenté à la presse internationale, réunie à Londres, ses projets de recherche et développement. Pas moins de 152 projets sont en cours, et 10 nouvelles molécules vont être développées cette année.

Parmi les grandes nouvelles, les représentants du 4e groupe pharmaceutique mondial ont annoncé l'arrivée dans vingt pays de l'esoméprazole (Inexium, en France), d'une nouvelle statine, la rosuvastatine, dont la dénomination internationale est Crestor, d'Iressa, dans le traitement des cancers et, enfin, de Viozan dans la bronchite chronique obstructive.
Selon le Dr Claes Wilhemsson, directeur de la recherche et du développement, le groupe s'est fixé plusieurs objectifs : assurer la délivrance de quinze nouveaux traitements par an jusqu'en 2003, diminuer les temps de procédure entre la sélection des produits et leur enregistrement, développer chaque année trois réelles innovations thérapeutiques.

Crestor, un atout en cardiologie

Crestor, la nouvelle statine développée par AstraZeneca, représente un enjeu majeur. Les études pharmacologiques ont déjà révélé ses atouts : inhibition puissante de l'HMG-CoA réductase in vitro et in vivo, haute sélectivité hépatocytaire, administrable en une seule prise par jour et sans interaction avec l'alimentation. Les résultats enregistrés sur les paramètres lipidiques montrent une réduction dose-dépendante du taux de LDL cholestérol (atteignant 65 % pour la dose de 80 mg), associée à une augmentation du HDL cholestérol, quelle que soit la dose utilisée (de 1 à 80 mg).
Le programme d'étude de phase III a randomisé plus de 4 000 patients et comparé Crestor avec les statines déjà disponibles, l'atorvastatine, la simvastatine et la pravastatine. La suite du programme va être menée chez des patients diabétiques, des femmes en postménopause et chez des patients à haut risque présentant une hypercholestérolémie familiale. Les prochains résultats seront présentés lors du congrès de cardiologie, à Orlando (Etats-Unis) en mars 2001.
Le domaine cardio-vasculaire devrait également s'enrichir d'un nouvel antiarythmique (AR-H050642XX) dans le traitement de la fibrillation auriculaire, à l'origine de 15 % des accidents vasculaires cérébraux. Ce nouvel antiarythmique devrait inaugurer une nouvelle classe thérapeutique, celle des « agents retardant la repolarisation auriculaire (Atrial Repolarisation Delaying Agents, ARDA) », dépourvue d'action sur l'étage ventriculaire, diminuant ainsi le risque de torsades de pointes, effet indésirable connu des antiarythmiques de classe IA.

Anticoagulation

Par ailleurs, le melagatran (H376/95), inhibiteur de la thrombine, devrait représenter la première avancée majeure depuis cinquante ans dans le domaine de l'anticoagulation, notamment dans le traitement au long cours des thromboses veineuses profondes et la prévention des accidents vasculaires cérébraux. La récente étude METRO III et l'étude américaine US 236, qui l'ont comparé à l'énoxaparine et à la warfarine, respectivement dans la prévention des accidents thromboemboliques veineux et dans les suites opératoires de la chirurgie orthopédique, montrent son efficacité et sa bonne tolérance. L'anticoagulation est non seulement aussi efficace mais plus simple, puisque les doses administrables sont fixes et ne nécessitent aucune surveillance biologique régulière.

Un nouvel IPP

Enfin, le Dr Martin Nicklasson a présenté le programme de lancement du nouvel IPP d'AstraZeneca, l'Inexium, dont le succès est déjà reconnu dans les pays qui le commercialisent, notamment l'Allemagne et l'Angleterre. D'ici à la fin 2001, Inexium sera lancé dans une vingtaine d'autres pays, dont les Etats-Unis. L'inhibition de la sécrétion acide assurée par Inexium est supérieur à celle enregistrée avec tous les autres IPP et plus rapide. Plus de 30 000 patients sont inclus dans des études cliniques menées avec ce futur blockbuster.

Des avancées notables en oncologie

Actuellement en phase III de développement, Iressa, nouvelle molécule d'AstraZeneca, inhibe la transduction du signal bloquant le récepteur membranaire à l'EGF (EGRF-TKI, pour Epidermal Growth Factor Receptor Tyrosine Kinase Inhibitor). Le produit est étudié dans les cancers du poumon non à petites cellules, de la prostate, de l'estomac, du sein.
Faslodex devrait bénéficier, dès le deuxième semestre 2001, d'une extension d'AMM dans le cancer du sein en traitement de deuxième ligne.

Pierre CONSTANT

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6841