ZENON
Le plus beau - et le plus juste - premier néologisme de ce millénaire, nous l'avons trouvé dans un long article de « Marianne » (29/01) sur le truquage des vins, après la découverte d'une énième fraude, cette fois dans le négoce de Bourgogne, sous la plume inspirée du chroniqueur maison, Perico Légasse : « Pour compenser une carence de personnalité du vin, une vendange décevante ou un manque de talent, certains producteurs abusent du bois neuf. Ce sont les « vini-planchistes ». Pour obtenir leur tisane de parquet, ils n'hésitent pas à faire mariner leur vin dans un cercueil, pour mieux tuer le terroir. Une telle fureur lyrique devrait être immédiatement classée d'appellation contrôlée, à la une du combat contre le jus de copeau déclassé que l'on trouve dans les supermarchés où, chaque « foire aux vins » en témoigne, on nous vend n'importe quoi sous d'éblouissantes étiquettes et un habillage de petits marquis de la fraude légale.
« Pour faire du vin industriel, rappelle, indigné, le président du Comité national de l'Inao (Institut national des appellations d'origine), on se sert à flots perdus de la cryoextraction, de l'osmose inverse avant de balancer la bibine dans les fûts en bois neuf, qui sont censés faire le travail que ni le viticulteur ni le terroir n'ont pu accomplir. Haro sur le vin qui s'enrichit en dormant... dans son cercueil ! ».
Cette fois-ci, pour quelques margoulins, c'est toute la Bourgogne qui trinque de l'amer breuvage, comme, il y a quelques décennies, le Bordelais. Sans oublier ceux qui continuent à lancer le bouchon, et n'ont pas encore été pris. On pompe dans les premiers crus pour fabriquer des grands crus, lorsqu'on ne passe pas directement de la piquette à la grande étiquette ! Il est vrai que, tant que le consommateur aura l'œil du gogo devant un joli flaconnage, les fabricants de « tisane de plancher » pourront continuer à raboter leurs portefeuilles !
L'industrie du fût de chêne est en plein essor, directement du fond de cuve à la vitrine. Et nous trinquons, comme la Lune, avec des ersatz qui aurait rendu malade Noé lui-même, qui avait pourtant construit la plus grande barrique flottante qui soit au monde ! Et le vin blanc, il sent le sapin, la moelle de sureau, le contreplaqué ? Pour l'instant, l'eau minérale de nos cellules vieillie en volcans n'est pas accusée. Peut-être faudrait-il creuser pour découvrir, quelque part, de l'eau du robinet gazéifiée à l'ozone ?... Bon. Garçon, remettez-moi un bon café au foin grillé !
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