Autisme : la responsabilité d'un vaccin est écartée

Publié le 11/02/2001

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« E NTRE 1988 et 1999, l'incidence du diagnostic d'autisme en Grande-Bretagne est passée de 0,3/10 000 à 2,1/10 000 », rappelle le Dr James Kaye (Boston). La grande majorité de ces cas a été détectée chez des enfants de 3 à 4 ans et 83 % des diagnostics concernaient des garçons. Comme le rappellent les auteurs, « cette majoration du nombre de cas peut être liée soit à un meilleur suivi médical de ces enfants, soit à des changements des critères diagnostics, soit encore à des facteurs environnementaux non identifiés ». Parmi les facteurs incriminés, la vaccination rougeole-oreillons-rubéole introduite en 1988 dans le calendrier vaccinal des petits Britanniques. Afin de mieux préciser le rôle de cette vaccination dans la majoration de l'incidence, des épidémiologistes se sont intéressés à une cohorte de patients suivis en Grande-Bretagne par des médecin généralistes.
« Entre 1988 et 1993, le nombre des cas d'autisme chez les garçons âgés de 2 à 5 ans s'est majoré d'un facteur 4 et, dans le même temps, le taux de couverture vaccinale est passé de 0 à 95 % », rapportent les auteurs. Si la vaccination était directement à l'origine de la majoration de l'incidence, le nombre des cas aurait connu une phase de plateau quelques années après l'introduction du vaccin dans le calendrier vaccinal. Or l'incidence a encore augmenté entre 1993 et 1999, passant de 1,1/10 000 à 2,1/10 000, alors que la couverture vaccinale est restée constante (95 % de la classe d'âge). Pour le Dr Kaye, cette étude tend à prouver que ce vaccin ne peut être considéré comme directement responsable de l'augmentation de l'incidence de l'autisme en Grande-Bretagne.

« BMJ », vol. 322, 17 février 2001.

Dr Isabelle CATALA