C E n'est pas la première fois que des essais de greffes de cellules souches corticales pour régénérer une zone cérébrale lésée (notamment par un AVC) sont rapportés.
L'originalité des travaux de l'équipe du Pr Daniel Rosembaum de New York est d'avoir comparé le devenir des cellules souches greffées selon la nature du tissu (sain ou cicatriciel) dans lequel elles sont implantées et sa localisation. Toutes ces expérimentations ont été faites chez le rat, à partir de cellules souches corticales embryonnaires. Elles ont été rapportées au cours de la 26e Conférence internationale sur les AVC à Fort Lauderdale (Etats-Unis).
Sachant que le devenir des cellules souches est grandement influencé par leur environnement cellulaire, les chercheurs américains ont placé les implants dans trois régions cérébrales différentes comprenant le cortex, la région sous-ventriculaire et la cavité oculaire. Pour chaque localisation, l'expérience était menée sur du tissu sain de rat adulte et sur du tissu cicatriciel après AVC. Le traitement préalable des cultures cellulaires par un marqueur fluorescent permettait de suivre leur devenir pendant 90 jours.
Toutes les cellules ont survécu, se sont multipliées et différenciées, quels que soient le lieu d'implantation et la qualité du tissu cérébral. Le processus de maturation cellulaire a débuté au 7e jour et s'est achevé entre le 21e et le 45e jour. A ce stade, les cellules avaient l'aspect de neurones matures ou des autres cellules constitutives du tissu cérébral, également matures. Les chercheurs ont, par ailleurs, observé l'apparition de vaisseaux nourriciers et de connexions entre les cellules transplantées.
Les cellules se développent mieux dans le cortex
Des différences importantes en fonction de la localisation de la greffe ont néanmoins été constatées : les cellules souches d'origine corticale se développent mieux dans le cortex que dans la zone sous-ventriculaire chez le rat sain (environnement natif). En revanche, ces mêmes cellules prolifèrent dans la zone sous-ventriculaire en cas de séquelle corticale d'AVC et peinent à se développer dans la zone infarcie. « C'est facile à comprendre, le tissu cicatriciel a peu d'apports structurels et nourriciers alors que les zones sous-ventriculaires sont très fertiles », a expliqué Gaurav Gupta, premier auteur de l'étude. « Maintenant que l'on sait que les cellules souches survivent, se multiplient et se différencient dans le cerveau, la connaissance des facteurs environnementaux qui conditionnent leur transformation devrait permettre de mieux guider la croissance cellulaire », a ajouté l'éminent Pr Rosembaum du collège Albert-Einstein à New York.
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