MUNICIPALES 2001
B ERTRAND DELANOË, candidat PS à la mairie de Paris, qui rendait visite au Comité de sauvegarde de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, dans le XIVe arrondissement de la capitale, s'est dit « insatisfait, depuis très longtemps, du management de l'AP-HP sous plusieurs gouvernements ».
« Les politiques de management technocratiques et brutales sont inadaptées », selon le sénateur socialiste de Paris, qui a critiqué en particulier la décision de construire l'Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), qui a conduit à fermer des hôpitaux de proximité. Le candidat à la mairie de Paris n'a pas ménagé non plus la politique des urgences mise en place de l'AP-HP.
L'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) d'Ile-de-France, présidée par Dominique Coudreau, en a pris aussi pour son grade : « Beaucoup de ses décisions prises dans le passé consistaient un peu à déshabiller Pierre pour habiller Paul », a estimé le candidat PS à la mairie de Paris. Si ce dernier « peut accepter la solidarité », il a souligné la nécessité de prendre en compte l'agglomération parisienne dans son ensemble, sans pour autant désavantager la capitale intra muros.
Bertrand Delanoë a rappelé à ses interlocuteurs que le maire de Paris, malgré sa fonction de président du conseil d'administration de l'AP-HP, « n'a pas le pouvoir exécutif » au sein de cette institution. Le maire dispose seulement d'une « autorité politique et morale », dont il doit se servir « autrement que dans des bagarres politiciennes ».
« Entre l'attitude de l'acteur politique soumis et celle de l'acteur politique politicien, voire caractériel, il y a une autre voie, celle de la responsabilité, de l'exigence et de la recherche de compromis ».
Devant des infirmières-anesthésistes de Saint-Vincent-de-Paul, en grève pour obtenir une reconnaissance professionnelle, Bertrand Delanoë a affirmé que, « s'(il) était élu maire de Paris, (il) ne serait pas un partenaire facile [pour le gouvernement actuel] ». « Ma préoccupation serait alors d'être dans un dialogue parfois contradictoire et conflictuel », a-t-il précisé.
A propos de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Bertrand Delanoë, qui est aussi membre du comité de sauvegarde (composé de 16 000 personnes, soignants, élus locaux et usagers), s'est dit « sensibilisé au service rendu (par cet établissement) au rayonnement et à ses performances hospitalières, notamment pour les enfants et le handicap ».
Un plan stratégique à revoir
En conséquence, il a prévenu qu'il « n'accepterait pas le démantèlement des services de proximité et du pôle d'excellence » de l'hôpital. « En revanche, on peut tout à fait discuter avec tout le monde d'un projet d'avenir », a ajouté le responsable du groupe PS au Conseil de Paris.
Le plan stratégique 2001-2004 de l'AP-HP, jugé « mauvais » par Bertrand Delanoë, prévoit la fusion de Saint-Vincent-de-Paul avec le centre hospitalier Cochin - Port-Royal. La fermeture de la chirurgie pédiatrique viscérale, prévue en septembre 2000, n'a finalement pas eu lieu. Le candidat à la mairie de Paris a plaidé en faveur d'un « maintien des moyens » et de la révision du plan stratégique en tenant compte des résultats d'un audit réalisé par l'ancien directeur des Hôpitaux, Jean de Kervasdoué.
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