Bill Clinton s'en va avec un épithélioma basocellulaire

Publié le 18/01/2001
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U N président des Etats-Unis, fut-il sur le départ, cela s'examine jusqu'au bout sous toutes le coutures. C'est ainsi que, vendredi dernier, lors du dernier bilan de santé de Bill Clinton (54 ans), à l'hôpital naval de Bethesda, le Dr David Corbett, dermatologue, a découvert, sur son dos, une petite lésion d'apparence laiteuse, « très suspecte ». D'où une exérèse biopsie qui a révélé un épithélioma basocellulaire ; les berges sont propres, ce qui indique que la lésion a été retirée en totalité. Il s'agit d'un cancer dont la malignité est purement locale, et dont le pronostic est bon, avec un très faible risque de récidive. De sorte que Bill Clinton ne sera revu que dans quatre à six mois puis, si tout va bien, une fois par an.

Le cancer basocellulaire atteint le plus souvent la face et respecte les muqueuses, les paumes et les plantes.
L'élément commun à toutes les variétés de ce cancer est la « perle », papule translucide, mesurant quelques dixièmes de millimètres à quelques millimètres. Ces variétés sont :
- l'épithélioma plan cicatriciel : lésion plane, atrophique, érosive et croûteuse, mesurant de quelques millimètres à plusieurs centimètres ; les perles sont retrouvées à la périphérie de la plaque ;
- la forme nodulaire (coalescence de plusieurs perles) ;
- les formes pigmentées, qui peuvent être confondues avec un nævus ou un mélanome (les perles sont noires ou bleutées par surcharge en mélanine) ;
- trois variétés particulières : les formes ulcéreuses (plis, sillon naso-génien ou sillon rétro-auriculaire ; c'est l'épithélioma térébrant dans lequel l'ulcération peut atteindre les plans osseux ou musculaires) ; la variété sclérodermiforme (sujet jeune, absence de perles, zones blanc jaunâtre, indurée) ; enfin, variété superficielle (tronc, sujets jeunes, plaques rose pâle ou brunâtre, peu ou pas infiltrées, à limite nette).
Si le diagnostic d'épithélioma basocellulaire est facile cliniquement, la biopsie (voire biopsie exérèse) s'impose dans tous les cas.
Le pronostic est bon, à l'exception des formes térébrantes qui comportent des risques vitaux.
Ce n'est pas la première fois que la peau de Bill Clinton donne des inquiétudes : en 1999, on lui avait retiré deux petites lésions sur le front.
Le dernier bilan de santé de celui qui quitte la Maison-Blanche a en outre montré un taux de cholestérol jugé trop élevé ; Bill Clinton s'est donc vu prescrire des médicaments, un régime diététique plus strict et la reprise d'exercices physiques quotidiens.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6838