APRÈS S'ÊTRE IMPOSÉE mondialement grâce à ses reprises, la blonde chanteuse canadienne Diana Krall revient aujourd'hui avec un nouvel album « The Girl in the Other Room » (Verve/Universal), plus intimiste, comprenant plusieurs titres écrits en collaboration avec son mari, Elvis Costello (épousé en décembre 2003), et dans lequel elle s'affirme aussi comme une excellente pianiste.
Révélée au grand public voici une dizaine d'années, la chanteuse, âgée de 39 ans, parrainée à ses débuts par le bassiste Ray Brown et le pianiste Jimmy Rowles, avait su jouer sur deux tableaux pour s'imposer : son art vocal et sa silhouette des plus sexy. Attaquée vocalement de toutes parts, il fallait qu'elle reprenne la main, comme le prouve ce septième album fait, certes, de reprises - Mose Allison, Tom Waits, Joni Mitchell (sa voisine sur son île canadienne !) -, mais également de thèmes originaux incomparables de tendresse et d'émotion. Le tout accompagné par un supergroupe, composé notamment de Christian McBride (contrebasse), Peter Erskine et Terri Lyne Carrington (batterie). Un pur joyau.
Elle est aussi blonde. Elle vient également du Nord, elle est jolie et elle chante. Arrière-arrière-petite-fille de l'écrivain russe, Viktoria Tolstoy est connue dans son pays, la Suède, pour avoir plusieurs albums à son actif et pour sa collaboration avec le trio E.S.T. du pianiste Esbjörn Svensson. Déjà entendue aux côtés de jazzmen comme Ray Brown ou McCoy Tyner, elle vient de sortir un album solo, « Shining on You » (ACT/Night&Day), dont tous les titres ont été composés pour la musique par son mentor, Esbjörn Svensson. Parfaitement accompagnée par un trio piano-basse-batterie ou par un grand orchestre à cordes, avec des invités comme Nils Landgren (trombone) et Toots Thielemans (harmonica, pour un titre), la jeune femme s'affirme comme une interprète délicate, élégante, raffinée et exquise (1).
Elle est encore blonde. Elle vient aussi du Nord, elle chante du jazz depuis quarante ans et a collectionné les récompenses.
La Norvégienne Karin Krog a travaillé avec des jazzmen comme Don Ellis, Jean-Luc Ponty, Dexter Gordon, Archie Shepp ou encore John Surman (saxophone), producteur et compositeur de certains morceaux de son dernier CD, « Where You at ? » (Enja/Harmonia Mundi). Admirablement soutenue par Steve Kuhn (piano), David Finck (basse) et Bill Drummond (batterie), Mme Krog s'offre aussi quelques standards et ballades dans lesquels sa voix, au registre médium grave, trouve toute sa plénitude.
Elle est toujours blonde. Mais elle vient d'Amérique latine et sait jouer de son charme indéniable. La Brésilienne Eliane Elias, installée aux Etats-Unis depuis plus de vingt ans, s'est imposée dans le monde du jazz et de la musique populaire grâce à une voix cool, romantique et sensuelle, et à son style pianistique épuré. Pour son nouvel album, « Dreamer » (Bluebird/BMG), la chanteuse - qui reçoit le renfort de Mike Brecker (saxophone) et de Mike Manieri (vibraphone) - propose un voyage au cœur de la bossa nova, avec un plongeon dans des standards du genre - dont certains dus à la plume d'Antonio Carlos Jobim - et du jazz, agrémentés par un phrasé plein de chaleur.
(1) Paris, New Morning (01.45.23.51.41), 4 mai, 21 h.
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