C'EST la polyurie qui caractérise le diabète insipide. Polyurie elle-même responsable de la polydipsie. Ce symptôme, qui débute en général brutalement, se traduit par l'absorption quotidienne de quelques litres (plus de 30 ml/kg/j) à dix-huit litres d'eau. Une nycturie s'y associe constamment.
Le diabète insipide connaît deux formes étiologiques différentes : soit d'origine centrale, par insuffisance d'action de l'hormone antidiurétique (ADH) ; soit périphérique, par résistance rénale à cette même hormone.
L'argument biologique majeur est une faible osmolarité urinaire (< 200 mmol/kg) avec une densité inférieure à 1 005. S'y ajoutent une osmolarité sanguine et une natrémie légèrement augmentées.
La première étape diagnostique consiste à éliminer les autres causes de polyurodipsie : diabète sucré, hyperthyroïdie, hypercorticisme, insuffisance rénale chronique...
La seconde étape est la distinction entre les deux origines de l'affection (centrale ou périphérique) et l'élimination d'une potomanie. Sous surveillance stricte en milieu hospitalier est réalisée une restriction hydrique. Elle normalise le débit urinaire chez le potomane, alors que la polyurie persiste chez le diabétique. Puis le dosage de l'ADH peut aider à la distinction entre les deux formes. Mais un test thérapeutique par un analogue synthétique de l'ADH (acétate de desmopressine, Minirin), en créant une augmentation de l'osmolarité urinaire, signe l'origine haute. L'hormone de synthèse se montre inefficace en cas de diabète néphrogénique.
Les causes centrales sont tout d'abord tumorales, viennent ensuite les traumatismes, la chirurgie, une ischémie ou une hypoxie hypophysaire. Les formes familiales sont rares. Et les formes idiopathiques se révèlent à l'adolescence ou à l'âge adulte. Des formes gestationnelles existent également. Le traitement repose sur l'acétate de desmopressine (nasale ou orale), avec une surveillance de la natrémie en raison du risque d'intoxication par l'eau.
Quant au diabète insipide néphrogénique, il est rarement congénital. Il se voit dans les affections rénales chroniques, au cours des hypercalcémies sévères, hypokaliémies ou sous traitement par lithium.
Sources : « Endocrinologie », de Georges Hennen, éditions De Boeck Université, collection « Sciences médicales », série Claude Bernard ; « Traité de médecine », 4e édition, de P. Godeau, S. Herson, J.-C. Piette, Flammarion « Médecine Science ».
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