Avec le soutien institutionnel de Bayer et en partenariat avec France AVC

[Bretagne] Accident vasculaire cérébral : réseaux et coordination ont le vent en poupe

Publié le 08/09/2016
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La coordination, essentielle au retour à domicile

La coordination, essentielle au retour à domicile
Crédit photo : ©Phanie

Le Pr Serge Timsit (neurologue, CHU de Brest) a souligné la très bonne structuration de la filière neuro-vasculaire en Bretagne pour la prise en charge en hyperaigu de l’accident vasculaire cérébral (AVC) et un maillage territorial remarquable. Un objectif clair : minimiser les pertes de temps et optimiser ainsi les chances de moindres séquelles pour le patient, voire de totale récupération.

 

Le temps,  c’est du cerveau ! 

1 minute de temps perdue = 2 millions de neurones perdus !

Parmi les initiatives mises en place dans cette région, trois ont été particulièrement soulignées :

– un réseau très soudé des neurologues de la région, avec la création du CREBEN (Centre RÉgional Breton d’Expertise Neuroradiologique), un centre d’expertise de référence géré par les services de neurologie des CHU de Brest et de Rennes. Tout neurologue peut s’y adresser, même en cas d’urgence, pour demander un avis diagnostique ou de prise en charge ;

– la constitution d’ONIRIC (programme porté par l’Association Neuro-Bretagne), une plate-forme de coordination du parcours de soins spécifiquement consacrée aux pathologies neurologiques, en particulier l’AVC, pour harmoniser les modalités de prise en charge des patients et favoriser l’accès aux innovations thérapeutiques ;

– un réseau de télémédecine mis en place avec succès dans certaines zones blanches pour pallier l’absence d’unité neuro-vasculaire proche (entre les CH de Lannion et de Saint-Brieuc) et la structuration de deux centres pratiquant les thrombectomies cérébrales en urgence aux CHU de Brest et de Rennes (le centre rennais se voyant adresser des patients venant de Normandie et de Mayenne).

 

« La coordination, maître mot de la prise en charge de l’AVC ! »

L’adage « Si tu veux évaluer la qualité du système de soins d’un pays, regarde la qualité de performance de son système de prise en charge de l’AVC », rappelé par Olivier Grimaud (École des hautes études en santé publique [EHESP], Rennes), semble pertinent. La prise en charge de l’AVC implique un nombre considérable d’acteurs tout au long du parcours de soins (professionnels de santé médicaux et non médicaux multiples, services médico-sociaux, la mairie…). Ce nombre tend encore à s’accroître aujourd’hui avec l’essor de la thrombectomie qui nécessite de nouveaux acteurs (neuroradiologue, responsable de bloc, anesthésiste…). Une coordination efficace entre tous ces acteurs est donc essentielle pour assurer une bonne réactivité et un continuum dans la prise en charge des patients : coordination intrahospitalière en premier lieu lors de la prise en charge en hyperaigu, puis en aigu, mais aussi coordination entre la ville et l’hôpital, lors du retour à domicile, puis coordination au domicile même du patient, lorsque différents acteurs doivent intervenir.  Cette problématique, clairement identifiée, nécessite un vrai travail pour conforter tous les progrès faits. Le Pr Philippe Mabo (cardiologue, CHU de Rennes) a en particulier insisté sur la place très importante du cardiologue dans ce parcours, à l’interface des disciplines, à la fois dans l’« avant- » et dans l’« après- » accident. La prévention est un axe essentiel, a-t-il rappelé, tant primaire que secondaire, ce d’autant qu’il existe des règles simples et d’éventuels traitements efficaces. Cette prévention repose notamment sur la recherche des facteurs de risque d’AVC, fibrillation atriale, hypertension artérielle, dyslipidémie… et leur prise en charge par des traitements efficaces et des mesures hygiéno-diététiques adaptées. Le patient doit être acteur de son parcours de santé et s’impliquer dans cette prévention.

Un thème repris au travers de l’éducation thérapeutique, dont le Dr Vincent Cahagne (neurologue et coordonnateur du programme d’éducation thérapeutique neuro-vasculaire, CHU de Rennes) souligne l’importance : « Après un premier AVC, le patient doit s’engager dans un processus de long terme car il n’est pas guéri et doit s’impliquer activement dans une démarche de prévention. Même s’il ne garde aucune séquelle de son AVC, sa guérison est factice puisque le risque de récidive persiste et persistera toute sa vie. »

Dr Carole Morneau

Colloque régional « Les Rencontres de la Santé – Nouveaux regards sur les parcours de santé des patients cardio- et neuro-vasculaires », organisé par Décision Santé et Le Quotidien du Médecin, à Rennes, le 29 mars 2016, avec le soutien institutionnel de Bayer et en partenariat avec France AVC.

Source : lequotidiendumedecin.fr