«P ARMI les bases de données épidémiologiques françaises, les statistiques concernant les carcinomes bronchiques primitifs ont toujours été limitées », rappelle le Dr François Blanchon (Meaux), coordinateur de l'étude KBP-2000-CPHG. C'est pour cette raison que le Collège des pneumologues des hôpitaux généraux a, dès 1993, effectué une première étude sur ce sujet, avec la participation de 86 services de pneumologie. Entre le 1er janvier et le 31 décembre 1993, 2 527 nouveaux cas de cancer bronchique (76 % d'hommes et 24 % de femmes) ont été recensés dans les services de pneumologie des centres hospitaliers généraux participants. Il s'agissait, dans près de la moitié des cas de cancer épidermoïde (46,71 %) ; l'incidence des adénocarcinomes était de 21,76 % des cas et celle des cancers anaplasiques à petites cellules de 17,81 %. La majorité de ces cancers ont été diagnostiqués au stade diffus (61,25 % des cas ), 37,14 % étant découverts au stade IV, 17,76 % au stade IIIB, 19,87 % au stade IIIA, 8,12 % au stade II, 16,67 % au stade I. Seulement 0,44 % de cancers a été diagnostiqué à un stade in situ.
Femme, sujet âgé, sujet jeune, non-fumeur
Afin d'estimer les modifications épidémiologiques éventuelles apparues depuis cette date et en raison de la mise à jour de la classification TNM, les membres du collège ont entrepris de renouveler ce travail en 2000. Parmi les objectifs principaux, les investigateurs ont retenu l'amélioration des connaissances épidémiologiques françaises sur le cancer bronchique, en particulier chez la femme, le sujet âgé, l'adulte jeune et le non-fumeur, ainsi que la constitution d'une base de données sur les nouveaux cas de cancer diagnostiqués en France entre le 1er janvier et le 31 décembre 2000. Les objectifs secondaires retenus étaient plus larges : décrire la population de l'étude en fonction de différents paramètres (âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle), analyser le délai entre les premiers symptômes, le diagnostic et le début du traitement, identifier les principaux facteurs influençant la stratégie thérapeutique selon le type histologique, estimer la relation entre le type histologique, la durée et l'importance du tabagisme, le sexe et l'apparition du cancer, évaluer la proportion de patients suspects de pathologie professionnelle, enfin, recenser les patients inclus dans un protocole de recherche.
Fiche standardisée anonyme
Les investigateurs ont donc choisi de mettre en place une étude épidémiologique descriptive transversale avec recueil exhaustif de tous les nouveaux cas de cancer par l'utilisation d'une fiche standardisée anonyme.
« Entre le 1er janvier 2000 et le 31 janvier 2001, nous avons collecté 5 212 fiches de patient, soit environ 25 % des nouveaux cas de cancer bronchique détectés chaque année en France », analyse le Dr Blanchon ; 148 centres hospitaliers généraux ont fourni de façon exhaustive et régulière leurs données, qui ont été systématiquement confrontées avec les listings des services d'anatomopathologie des centres référents. Les résultats de cette étude devraient être disponibles au cours de l'année 2001.
D'après un entretien avec le Dr François Blanchon, coordinateur de l'étude KBP-2000-CPHG (hôpital de Meaux).
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