C 'EST sous la signature de l'équipe de Douglas Lowy (National Cancer Institute, Bethesda, Etats-Unis) que sont publiés les premiers résultats de cet essai vaccinal chez la femme.
Ce type d'approche vaccinale a été développé depuis quelques années en raison des limitations, liées à des facteurs économiques et logistiques, des campagnes de prévention du cancer du col utérin, fondées sur un dépistage par frottis. Plusieurs préparations vaccinales sont actuellement en cours d'étude, et le travail rapporté par le Dr Lowy dans le « Journal of the National Cancer Institute » fait suite à des études animales déjà présentées au cours de l'année 2000 (« le Quotidien » du 6 septembre 2000). Les recherches animales avaient porté sur l'utilisation de particules virus-like (VLP), telles que les protéines L1 de la capside. L'immunisation systémique obtenue lors de l'injection de protéines VLP L1 purifiées s'était traduite par un titrage élevé d'anticorps dans des modèles animaux d'affections à papillomavirus. Dans un second temps, les investigateurs ont prouvé que la vaccination avait contribué à protéger les animaux contre de nouvelles infections liées à ce même virus.
Le Dr Lowy rapporte maintenant les résultats des premiers essais de vaccination chez 72 volontaires saines : l'injection systémique de VLP L1 a été bien tolérée, l'effet secondaire le plus souvent rapporté étant une douleur au point d'injection.
Forte élévation du taux d'anticorps
La vaccination a conduit à une réaction immunogène chez la plupart des participantes à l'essai. En effet, une étude sérique du taux d'anticorps a révélé que leur concentration chez les vaccinées était jusqu'à quarante fois plus élevée que celle des sujets infectés par un papillomavirus de type 16. Bien que les résultats de cet essai semblent très prometteurs, les investigateurs rappellent qu'une élévation du taux d'anticorps ne correspond pas systématiquement à une protection contre la maladie chez les sujets vaccinés. C'est pour tester l'effet de ce vaccin in vivo que, dès 2002, le National Cancer Institute américain envisage de procéder à une campagne de vaccination contre HPV-16 au Costa Rica, pays dans lequel la prévalence du cancer du col utérin est élevée. Les résultats définitifs en termes de protection contre le cancer du col utérin ne seront disponibles que dans quelques années, en raison du délai d'apparition des lésions précancéreuses dans les suites d'une infection à papillomavirus.
La recherche de vaccins multivalents
L'une des limitations des vaccinations monovalentes contre un sous-type de papillomavirus pourrait venir de la fréquence des infections multiples à papillomavirus (quatre types de virus correspondant à 80 % des infections du col utérin). C'est pour cette raison que les immunologistes cherchent maintenant à développer des vaccins multivalents contre ces virus.
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