Cancers féminins : la plupart des décès surviennent dans les pays en développement

Publié le 02/11/2016

cancer sein

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Crédit photo : GUSTOIMAGES/SPL/PHANIE

Le nombre de diagnostics de cancers du sein dans le monde pourrait doubler d'ici 2 030 passant de 1,7 million en 2015 à 3,2 millions. De même, le nombre de cancers du col uétrin pourrait augmenter de 25 %. Et la grande majorité des personnes touchées vivraient dans des pays aux revenus faibles ou intermédiaires. Ces résultats, présentés lors du Congrès mondial du cancer qui se tient actuellement à Paris, ont également été publiés dans la revue The Lancet.

Des inégalités prépondérantes

À l’heure actuelle, 2 millions de femmes sont diagnostiquées comme porteuses d'un cancer du sein ou du col de l'utérus chaque année et près de 800 000 en meurent. Mais le lieu où vivent les femmes concernées détermine leur chance de survie. Or, les deux tiers des décès suite à un cancer du sein et 90% de la mortalité imputable au cancer du col de l'utérus surviennent dans des pays à revenu bas ou intermédiaire. Par ailleurs les chiffres montrent que si le taux de survie à 5 ans après le diagnostic s'élève à plus de 80 % dans des pays comme la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne ou les États-Unis, ce taux demeure aux alentours de 50 % en Afrique du Sud, en Mongolie ou en Inde. Ces écarts mettent en lumière les énormes inégalités dans l'accès à la prévention et aux traitements.

« Il existe une idée fausse et répandue selon laquelle les cancers du sein et du col de l'utérus sont trop difficiles et coûteux à prévenir et à traiter, en particulier dans les pays pauvres où pourtant le fardeau de ces maladies est le plus élevé. Mais rien ne pouvait être plus éloigné de la vérité. Cette étude montre clairement que des interventions rentables qui auront un fort impact sont possibles pour les pays à tous les stades du développement », explique le Pr Ophira Ginsburg de l'Université de Toronto qui a dirigé les travaux.

Des solutions à mettre en place

« La communauté mondiale ne peut pas continuer à ignorer le problème - des centaines de milliers de femmes meurent inutilement chaque année, et les besoins pour un accès abordable aux soins contre le cancer devrait augmenter au cours des prochaines décennies, car nombre des pays les plus pauvres sont confrontés à des taux croissants des cancers », souligne Richard Sullivan du King's College de Londres, co-auteur du rapport.

En effet, les auteurs estiment qu'une vaccination systématique contre le HPV des filles dans les pays les plus pauvres dans les 4 prochaines années pourrait prévenir 600 000 morts suite à un cancer du col utérin. Un examen clinique de dépistage du cancer du sein et des campagnes de sensibilisation sont susceptibles d'être rentables en permettant le diagnostic de la maladie à des stades précoces dans ces pays.

Un rapport de la société américaine contre le cancer va dans le même sens

Apparemment, le cancer pourrait engendrer la mort de 5,5 millions de femmes par an dans le monde d'ici 2 030 par rapport à 3,2 millions en 2012. Ceci représente une hausse d'environ 60 % en près de deux décennies, d'après un rapport de la société américaine contre le cancer également présenté au congrès. Le développement de ces pathologies est expliqué via l'augmentation des facteurs de risques de cancer comme la mauvaise alimentation, l'obésité, l'inactivité physique ou des facteurs reproductifs (le fait de procréer à un âge avancé).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr