Cellules STAP "pluripotentes" : la chercheuse japonaise blâmée par ses pairs

Publié le 01/04/2014

Le verdict de ses pairs est tombé mardi pour Haruko Obokata, chercheuse japonaise soi-disant "créatrice" de cellules pluripotentes dites STAP, qui a été accusée mardi d'irrégularités et menacée de sanctions. Le comité scientifique d’enquête a en effet estimé que "les actions de Mme Obokata et la façon bâclée dont elle a géré ses notes nous conduisent à conclure qu'elle manque non seulement de sens éthique mais aussi d'humilité et d'intégrité". Cette diatribe impitoyable a été prononcée lors d'une conférence de presse par le président du comité d'enquête de l'institut Riken, le professeur Shunsuke Ishii, qui dit n'avoir jamais eu affaire à un cas pareil.

Patronne d'une unité de recherche du Riken, Haruko Obokata a publié en janvier en deux volets dans la revue scientifique britannique Nature une thèse présentant une méthode de création de cellules pluripotentes à partir de cellules matures. Le procédé, à première vue potentiellement révolutionnaire pour la médecine régénérative, consistait à stimuler des propriétés de défense de cellules soumises à un stress particulier (bain dans une solution légèrement acide, passage dans une centrifugeuse et séjour dans une solution de culture). Le but: les faire revenir à un stade antérieur, quasi embryonnaire, sans passer par des manipulations génétiques.

Mais peu après, un des co-auteurs a contesté la publication, au motif qu'une partie des données publiées étaient fausses. "Si les irrégularités relevées par le comité d'enquête sont confirmées à la suite d'éventuelles procédures d'appel, je recommanderai le retrait de la publication. Des sanctions fermes, mais justes, seront alors prises sur les recommandations d'une commission disciplinaire", a prévenu mardi le président du Riken, le prix Nobel Ryoji Noyori. La jeune femme, encensée par les médias lorsqu'elle a présenté ses travaux, n'apparaît désormais plus nulle part. Elle s'est cependant fendue mardi via des tiers d'un commentaire peu amène à l'égard de ses pairs qui ont remis en cause ses travaux."C'est inacceptable. Je suis atterrée et furieuse", a-t-elle déclaré en faisant part de son intention de déposer une objection officielle auprès du Riken.-


Source : lequotidiendumedecin.fr