Les recommandations concernant la vaccination contre le papillomavirus ont récemment été modifiées : l’âge de la vaccination est désormais abaissé à 11 ans au lieu de 14 ans. De plus, l’âge de rattrapage est limité à 20 ans (c’est-à-dire 19 ans révolus). « Ces recommandations sont beaucoup plus logiques », explique le Dr Roman Rouzier, (gynécologue, institut Curie de Saint-Cloud et Paris). « Tout d’abord car la vaccination est plus efficace chez les personnes n’ayant jamais été exposées au virus, c’est-à-dire n’ayant pas débuté leur vie sexuelle. Ensuite, car la réponse immunitaire des filles de 10-14 ans est au moins deux fois plus élevée que celles des femmes de 15-25 ans, comme le montre une étude sur la vaccination par Cervarix® sur 48 mois de suivi ». Enfin, les dernières données montrent que la protection vaccinale semble persister pendant plusieurs années. « Le taux d’anticorps s’élève puis reste constant en plateau, avec un recul de 9,8 ans » poursuit le gynécologue.
Logique du calendrier
Autre avantage : le fait d’avancer la vaccination HPV à 11 ans la fait coïncider avec le rappel DTCP, et la coadministration est possible « avec le DTCP acellulaire comme avec le vaccin contre l’hépatite B, à condition que ce soit à un autre point d’injection », précise Isabelle Bourgault-Villaga (immunologiste à l’hôpital Cochin, Paris et clinicienne à l’hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt).
Enfin, cette nouvelle modalité de vaccination pourrait améliorer la couverture vaccinale des jeunes filles. Dans l’Hexagone en effet, 38 % des filles de 15 ans (nées en 1995) ont reçu une dose du vaccin contre le papillomavirus et seulement 20 % les 3 doses. 52 % des jeunes filles de 17 ans ont reçu une dose et 36 % les trois doses. Pourtant, le rapport bénéfice/risque de la vaccination est démontré : « Des études menées sur Cervarix® ont montré une protection contre les papillomavirus 16, 18, 31 et 33, avec une réduction des lésions CIN2+ de plus de 90 % et une réduction de 70 % des conisations (étude Patricia). Et ce, « avec une tolérance satisfaisante, si ce n’est des réactions locales au point d’injection », indique Isabelle Bourgault- Villaga
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