L E Centre national des professions de santé (CNPS) n'a pas encore arrêté définitivement les modalités de sa journée d'action.
Si le principe et la date du 12 juin ont bien été retenus lors de l'assemblée générale du CNPS, ses modalités n'ont pour l'instant pas fait l'objet d'un consensus de ses participants.
L'idée d'une grande manifestation nationale organisée à Paris avancée dans un premier temps («le Quotidien » du 2 avril) a été repoussée par certaines organisations adhérentes. Elles estiment que cette forme d'action serait maladroite au moment où les pouvoirs publics tentent de rétablir le dialogue social avec les professionnels de santé.
Par ailleurs, forts du succès de la semaine « santé morte » organisée à la fin de l'année dernière, nombreux sont les représentants des centres départementaux des professions de santé (CDPS) qui penchent plutôt pour une action décentralisée.
Le CNPS s'est donc donné quelques jours, voire quelques semaines, pour déterminer définitivement la forme que prendra cette journée d'action. « L'essentiel c'est que nous ayons une démarche unitaire pour défendre nos propositions en faveur d'un système de coresponsabilité en matière de maîtrise des dépenses de santé », a insisté le président du CNPS, le Dr Jacques Reignault, à l'issue de l'assemblée générale.
Prévue à peu près au moment où devrait se réunir le second « Grenelle de la santé » et où se prépare la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2002, cette journée d'action a essentiellement pour objectif d'obtenir la mise en place d'un autre dispositif de maîtrise des dépenses que celui actuellement en vigueur.
« Il semblerait que la mission de concertation pour la rénovation des soins de ville ne remette sa copie qu'après l'été. Nous ne sommes pas prêts à ce que les décisions soient remises à plus tard et nous ne resterons pas les bras ballants », affirme le président du CNPS.
Les professionnels de santé se disent en effet préoccupés par les conséquences d'une application du système actuel de maîtrise alors même que les dépenses d'assurance maladie évoluent à un niveau élevé. Le ministère vient en effet de transmettre aux caisses d'assurance-maladie l'objectif de dépenses déléguées (1) pour 2001 dont le respect est d'ores et déjà fortement compromis. « L'objectif de dépenses sera un test. Le fixer à un niveau tel qu'il ne puisse être respecté et appliquer quand même des sanctions, ce serait pour nous une provocation, et dans ce cas nous n'attendrions pas le 12 juin pour réagir. Infliger des sanctions aux professionnels au moment même où l'on propose de trouver un système de coresponsabilité serait politiquement maladroitement. On est à un tournant, il doit être pris », met en garde le Dr Jacques Reignault.
Fort de l'unité retrouvée de son organisation, le président du CNPS est allé présenter les propositions de son organisation au ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, et aux quatre sages qui composent la mission de concertation.
(1) L'objectif de dépenses déléguées comprend les dépenses d' honoraires des médecins et autres professionnels de santé, ainsi que les dépenses de laboratoires d'analyses et de transports sanitaires.
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