INFORMATIQUE ET WEB
L E nombre des médecins, les proportions des différentes spécialités ou leur répartition géographique sont des sujets abordés avec beaucoup de prudence par les responsables des différentes instances du monde médical. Ministères, universités, hôpitaux, syndicats, Sécurité sociale, caisses de retraite émettent des opinions mesurées, créent des commissions, publient des rapports, évitent les conclusions.
Et pourtant. Depuis des décennies, les données démographiques françaises sont parfaitement connues ainsi que le temps moyen nécessaire pour former un médecin. Avant l'instauration d'un numerus clausus à la fin du PCEM 1, l'incertitude était réelle quant au nombre des étudiants qui prenaient la décision de faire leurs études de médecine et au nombre de ceux qui choisissaient une spécialité. Après avoir longtemps tergiversé, pour des raisons idéologiques d'origine soixante-huitarde devenues ensuite politiquement correctes, les ministères concernés ont mis en place un numerus clausus d'une rigueur extrême, réduisant brutalement le nombre des étudiants puis un concours de l'internat spécialisant dont les motivations démographiques n'étaient pas clairement établies.
Des hypothèses d'actions
Au bout de quelques années, les effets se sont fait sentir mais la cassure brutale de la courbe démographique médicale a entraîné progressivement des conséquences fâcheuses sur le plan professionnel et social : difficulté à trouver un remplaçant, un successeur, déséquilibre des régimes de retraite par répartition, diminution importante de certaines spécialités, etc.
Aujourd'hui, les nouvelles données statistiques permettent d'évaluer les disparités entre région entre spécialités ou entre secteur libéral et hospitalier. On sait par exemple que 13 % des généralistes exercent dans des communes rurales qui regroupent, pourtant, 26 % de la population. On sait aussi que 47 % de ces mêmes généralistes exercent dans l'agglomération parisienne ou dans une agglomération de plus de 200 000 habitants. Ces faits ont nécessairement des explications mais, que ce soit le besoin de travail en équipe ou de structures hospitalières proches ou bien encore l'indispensable travail du conjoint, il n'est pas aisé d'y porter un remède à effet rapide.
Le rapport du comité interministériel analyse et étudie différentes hypothèses d'action sur les leviers permettant de modifier démographie, répartition géographique et conditions d'exercice. Le numerus clausus au niveau des études est-il une nécessité ou un abus de pouvoir ? Et un numerus clausus géographique pour les médecins conventionnés serait-il une nécessité, un abus de pouvoir ou une piste à étudier ? Ce sont deux des cinq questions de l'enquête mise en ligne sur son service Internet par « le Quotidien » pour savoir ce qu'en pensent les médecins.
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